« Ce texte, ce sont surtout des sanctions »
4 élus ont voté « CONTRE », 2 se sont abstenus
Six élus ont voté contre la loi ou se sont abstenus. Leurs raisons sont diverses. Et tandis que nombreux élus ont voulu expliquer leur vote (tous sauf quatre « pour » : Balthazar Seydoux, Corinne Bertani, Thomas Brezzo, José Badia et Fabrice Notari), Marie-Noëlle Gibelli, directrice des Soins au Centre Hospitalier Princesse-Grace aujourd’hui à la retraite, a voté « contre » sans mot dire. On aurait bien aimé entendre cette professionnelle expérimentée et conseillère nationale.
■ Daniel Boeri :
Le doyen de la Haute assemblée a voté contre la loi. Pourtant, il est favorable à la vaccination. Il s’explique. « Tout en réaffirmant que la meilleure manière de sortir de cette crise sanitaire est la vaccination, ou à défaut, le pass sanitaire, je voterai contre ce projet loi, parce qu’il oublie le bien commun et organise la discrimination. »
■ Marc Mourou :
L’élu Primo! a voté contre le projet de loi. À l’heure où il s’agit de trancher, il pose beaucoup des questions. « Est-ce vraiment la bonne réponse de suspendre [ceux qui ont décidé de ne pas se faire vacciner] de 50 % de leur salaire le premier mois puis de procéder à un éventuel licenciement, car à tort ou à raison ils ne sont pas encore convaincus par cette vaccination Covid-19 ? Qu’en est-il également des professions libérales telles que les infirmiers et aides à domiciles qui pour la plupart ont développé un lien affectif avec leur patientèle ? (...) Pourquoi un comptable travaillant seul dans un bureau, un technicien de service ou bien encore un factotum d’une de ces structures de santé se verraient suspendre à leur tour ? »
■ Pierre Van Klaveren :
L’élu Primo! a été simple, clair et net. «Je ne voterai pas ce texte simplement car je le trouve injuste et arbitraire. Je trouve injuste d’obliger une partie significative de notre population de résident et/ou travailleurs à se faire vacciner alors que d’autres ne subiront pas cette obligation. J’y vois là un manque total d’équité et d’égalité et c’est pour cette raison que je ne voterai pas ce projet de loi. »
■ Karen Alliprendi de Carvalho :
L’élue Primo! s’est abstenue. Elle a expliqué son vote. « Je ne conçois pas que toutes les personnes qui ne sont pas en lien direct avec les patients ou les personnes les plus vulnérables soient également soumises. Je pense aux comptables, aux secrétaires, aux électriciens, aux agents d’entretien, etc., (...) sans être pourtant au contact direct des patients ou personnes vulnérables, en fréquence constante, comme peut l’être le professionnel soignant. » Un autre point inquiète Karen Alliprendi : les licenciements en nombre. « L’impact social et économique engendré par les licenciements, n’est-il pas trop lourd pour une obligation encadrée dans le temps, qui plus est à court terme ? »
■ Pierre Bardy :
L’élu Primo! s’est abstenu. «Cetexte,ce sont surtout des sanctions, des sanctions lourdes de conséquences pour ceux qui ne viendraient pas à respecter cette obligation en Principauté. Au risque de voir disparaître ceux pour qui travailler au contact des plus fragiles est une vocation. Au risque de déstabiliser l’organisation des services. »