Comment la filière devient plus verte
Rendez-vous annuel du monde maritime, les Assises de l’économie de la mer s’ouvriront mardi à Nice, en présence d’Emmanuel Macron. Deux jours de débats, avec une obsession : l’urgence de la transition écologique.
Deuxième puissance maritime mondiale, la France a pourtant longtemps tourné le dos à la mer. « C’est un pays de paysans, plus que de marins », entendait-on souvent à son égard. Depuis une dizaine d’années, le vent semble avoir tourné et elle se reconnaît enfin en nation océane. Pour preuve, le président Emmanuel Macron, convaincu que « le XXIe siècle sera maritime », a recréé un ministère de la Mer digne de ce nom. Pas un secrétariat d’État noyé au milieu d’autres compétences.
«Onalemaritimefier» , clame aujourd’hui Frédéric Moncany de Saint-Aignan. Le Cluster maritime français, qu’il préside, à l’origine des Assises de l’économie de la mer qui se tiendront à Nice mardi et mercredi, y est pour beaucoup. Avec 92 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit plus de 4 % du PIB, quelque 350 000 emplois directs, et des acteurs de tout premier plan, parmi lesquels les Chantiers de l’Atlantique, la CMA-CGM, Naval Group, Bourbon, le secteur maritime est un atout pour la France. Et pour la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur.
« Une obligation de révolution technologique »
Les 1 000 kilomètres de côte de cette dernière abritent 135 ports de plaisance et de pêche, et accueillent chaque année 2,5 millions de croisiéristes (du moins avant l’épidémie de Covid) et 3,5 millions de passagers à bord de ferries. Le président Renaud Muselier l’a bien compris. Son Plan mer et littoral a justement pour ambition de « concilier le potentiel de développement économique qu’offre la mer avec la préservation des milieux naturels littoraux et marins ».
Frédéric Moncany de Saint-Aignan est d’accord : le potentiel de développement économique du secteur maritime est énorme. «Les énergies marines renouvelables, les biotechnologies, le tourisme littoral, l’aquaculture sont des secteurs en plein développement », commente-t-il.
Et puisque la transition énergétique est devenue une impérieuse nécessité, la France a sa carte à jouer dans la recherche de propulsion décarbonée.
« Par rapport au réchauffement climatique, on a une obligation de révolution technologique. Il faut trouver les solutions de demain. À ce sujet, le Cluster maritime français lancera à la fin de l’année un institut maritime de décarbonisation réunissant, entre autres, armateurs, industriels et chantiers navals », confie Frédéric Moncany de Saint-Aignan.