Antibes : première naissance d’une pouliche depuis… ans
Elle se prénomme Lapomme d’Eden et est née mardi dernier, dans les Écuries d’Eden. Un cas unique dans la cité des Remparts depuis près d’un siècle et demi !
Une cage thoracique au relief fragile et un regard tendre. Le pas – très – hésitant et l’allure frêle. Emma Chambon, cavalière émérite et directrice du centre équestre antibois les Ecuries d’Eden, doit s’y reprendre pour l’aider à se lever de son lit de paille. Lapomme d’Eden, une pouliche âgée de cinq jours, est née mardi dernier, en fin de journée, sous les yeux d’Emma. L’événement est rare sur la zone littorale. À Antibes, cette naissance va rentrer dans les annales. D’après Emma Chambon, cela ne serait plus arrivé dans la cité des Remparts depuis près de cent-cinquante ans !
« À l’époque, je sais qu’il y avait un élevage de poneys et de vaches. Mais depuis, il n’y a pas eu grand-chose ici. Nous avons racheté le terrain il y a quelques années. Et avons ouvert le centre équestre, le seul à Antibes, en 2017. Cette naissance, c’est quelque chose qui nous a tous bouleversés. Le propriétaire de la jument était en pleurs. »
Surveillance accrue en fin de grossesse
Emma Chambon parle avec son coeur. Il faut dire que cette petite pouliche, c’est aussi un peu son enfant. Car avant d’aider sa maman à mettre bas, elle a veillé, régulièrement et pendant des jours, à ce que mère et fille restent en excellente santé. « C’était son premier petit. Et on sait que ça peut parfois mal se passer. Alors avec mes équipes, nous avons fait des points de surveillance toutes les deux heures, pendant trois semaines. » Emma vient notamment tous les soirs, à 18 heures, pour s’entraîner à manipuler la maman au niveau des pis ou encore de la croupe, pour être en mesure de l’accompagner le jour J. Une intuition finalement salvatrice. « J’avais déjà vu un poulain né quelques heures auparavant, mais jamais la naissance directement car les juments mettent généralement bas la nuit. Je pense qu’elle s’est habituée à me voir la manipuler en fin de journée. Et mardi dernier, lorsque je suis venue la voir à l’heure habituelle, c’est comme si elle m’attendait. »
Climat de confiance
Un climat de confiance à l’origine d’un vrai moment d’émotion pour la cavalière, qui a cependant dû s’employer pour aider la pouliche à se lever. « Normalement, elle doit être debout dans la première heure. Mais elle est née douze jours après le terme de la grossesse. Elle était grande et avait des difficultés. On a dû l’aider à rester debout pendant près de deux heures afin qu’elle puisse prendre ses premières tétées. »