Du plomb dans l’aile pour le projet Grima
Début mars, le commissaire-enquêteur a livré ses conclusions sur le projet de quartier résidentiel de 259 logements dans l’ancienne carrière Laurens. On vous explique les raisons de sa réserve.
Dans le dossier de l’ancienne carrière Laurens, son avis tranché était particulièrement attendu. Un mois après la clôture de l’enquête publique, le commissaire-enquêteur a livré ses conclusions motivées sur le projet de quartier résidentiel de 259 logements, prévu au lieu-dit Grima (lire ci-contre).
Au terme d’un rapport de 21 pages, Alice Barbier, missionnée par le tribunal administratif de Nice, donne « un avis défavorable à la modification du Plan local d’urbanisme [et] à la déclaration
(1) d’intérêt public. » Il ravira, sans nul doute, la nuée de détracteurs opposée à cette implantation en milieu naturel (lire notre édition du 16 février). A contrario, il contrariera la municipalité et Nexity, respectivement maître d’ouvrage et promoteur du projet.
« Une barre digne des années »
Outre l’absence de certaines données dans le dossier, le manque d’études de solutions alternatives et de compensations soulevés par le commissaire-enquêteur, quelles sont les autres raisons brandies ? Si Alice Barbier salue la présence d’un toit végétalisé et d’un jeu de couleurs permettant de « rendre moins perceptible la hauteur des constructions » [25 mètres de hauteur, ndlr], elle ne fait pas l’éloge de « cette très grande barre [162 mètres de longueur, ndlr] aux balcons filants, digne des années soixante ». Elle estime, aussi, que le stationnement programmé est sous-dimensionné par rapport à ce que prévoit le PLU.
Pas assez de logements sociaux
Dans sa conclusion, elle déroule d’autres arguments : « Les logements sociaux ne représentent que 50 % de la surface construite, dans des bâtiments ne respectant pas la réglementation thermique, et dans un lieu peu propice à recevoir de l’habitation vu le manque d’ensoleillement et les risques de chutes de bloc provenant des falaises entourant ces bâtiments. »
Elle invoque aussi la critique populaire : « La population a fait largement état de l’intérêt public à conserver la forêt en cette période de lutte contre le changement climatique (...) La préservation des espèces protégées est d’intérêt public ».
Seul espace vert à l’ouest de la ville
Enfin, dit-elle, le lieu choisi, à proximité de la zone Natura 2000 « Corniches de la Riviera », « est le seul espace vert accessible à l’ouest du territoire communal ».
Importante précision : l’avis du commissaire-enquêteur n’est que consultatif. Ainsi, le conseil municipal peut tout de même décider d’approuver le projet immobilier porté par Nexity. En tiendra-t-il compte ? En fera-t-il fi ? Affaire à suivre. (1) L’emprise du projet, actuellement classée « zone naturelle », doit passer en zone urbaine.