A Tende, le maire vante la solidarité locale
14 h 55, à Tende. Le Super Puma présidentiel atterrit sur le tarmac de la place de la gare. La première halte d’Emmanuel Macron parmi les vallées meurtries des Alpes-Maritimes. « Qu’il vienne ici en premier est un symbole fort pour la population, nous qui avons été abandonnés au lendemain de la tempête. Je lui ai demandé qu’il nous aide absolument pour que le village se relève et aille de l’avant, c’est toute notre vieici» , souffle Nadia VassyDaveo. Un mal-être et un désarroi perceptibles au coeur d’une population tendasque venue nombreuse. Peut-être est-ce pour cette raison qu’Emmanuel Macron a sacrifié une séquence prévue au pont du Bourg-Neuf, détruit par les flots. Finalement, il restera deux heures à l’épicentre de la gestion de crise. Avec un mot de remerciement pour chaque femme et homme, mobilisés sur le front depuis vendredi. Et une oreille attentive aux moult histoires vécues ces derniers jours dans le village peuplé de 2 000 âmes. Celle de l’évacuation nocturne de l’Ehpad Saint-Lazare, celle du sauvetage de dixsept personnes extirpées d’une mort certaine par les gendarmes locaux. Ou encore le poignant témoignage de Loris Nasta, 14 ans, resté sans nouvelles de sa mère pendant deux jours.
Électricité et train côté italien de retour
Et s’il y en a bien un qui a prêché pour sa paroisse, c’est le maire Jean-Pierre Vassallo. Lequel n’aura pas quitté d’une semelle le président durant ce long bain de foule. « Ce qui s’est passé ici a été un petit miracle. On s’est retrouvé 48 heures sans communication, dans une misère noire. A notre époque, cela semble impossible. Maintenant, je suis impressionné par la machine française qui s’est mise en route », at-il confié, insistant sur la solidarité des locaux. Et comme beaucoup d’habitants, l’édile a martelé l’importance cruciale, vitale même, de maintenir et renforcer la ligne Nice-Tende-Cuneo.
« C’est un cordon ombilical, une ligne de vie. Avec ses tunnels hélicoïdaux, elle devrait être inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. » Et cette réponse récurrente d’Emmanuel Macron : « On ne vous laissera pas tomber. Je ne vais pas vous mentir, cela prendra des mois pour la route. Quatre à cinq semaines pour le train [la partie jusqu’à Fontan]. Nous avons un accès avec l’Italie, c’est une question d’heures. »
En effet, hier midi, une draisine du réseau ferroviaire italien a rallié Tende depuis Limone. L’accès est sécurisé, ne reste que le feu vert des deux pays. Autre bonne nouvelle : l’électricité est revenue hier soir à Tende.