Macron à la rencontre des sinistrés des vallées
Le président de la République a enchaîné les étapes dans les vallées dévastées, hier après-midi. Outre le réconfort apporté aux sinistrés et l’hommage rendu aux secours, il a annoncé une aide financière massive de l’Etat
De la câlinothérapie d’abord. Un peu de baume au coeur, s’il n’efface pas les plaies, ne peut pas faire de mal. Hier dans les vallées azuréennes toujours sonnées mais reparties au combat, à Tende, Breil-sur-Roya puis Saint-Martin-Vésubie, Emmanuel Macron, accompagné des ministres Gérald Darmanin et Barbara Pompili, est d’abord venu témoigner de « la solidarité de la nation tout entière ».
Et il a payé de sa personne, dans une approche très tactile dont la Covid avait fait perdre l’habitude, pour délivrer à beaucoup de ceux qu’il a croisés une accolade bien palpable en guise de réconfort ou de félicitation pour leur engagement parmi les secours.
Cent millions tout de suite
Mais le chef de l’Etat est aussi et surtout venu rassurer habitants et élus : l’Etat ne se dérobera pas. Personne ne l’aurait d’ailleurs compris. Face à l’ampleur des dégâts, l’exécutif sera aux côtés des collectivités locales pour financer « une reconstruction rapide » et des équipements que les communes ne peuvent assumer seules. « L’Etat va mobiliser plusieurs centaines de millions d’euros », a-t-il promis à Breil, dans un discours de champ de bataille, sur fond de milliers de bouteilles d’eau stockées près de la gare. Dans un premier temps, le gouvernement s’apprête à débloquer cent millions. L’aide globale pourra « atteindre voire dépasser le milliard », a précisé Emmanuel Macron un peu plus tard à Saint-Martin-Vésubie. Ce soutien de l’Etat s’inscrira dans le cadre d’un Fonds d’urgence pour les Alpes-Maritimes, qui va faire l’objet d’un tour de table avec les collectivités locales.
La catastrophe naturelle actée pour communes
Ce fonds, destiné à la reconstruction des infrastructures, s’ajoutera à l’arrêté de catastrophe naturelle. Il sera publié aujourd’hui et concernera 55 communes du département, dont les sinistrés pourront ainsi être remboursés des dégâts personnels endurés. Le Président a, par ailleurs, annoncé la mobilisation de 50 millions pour aider les particuliers souhaitant reconstruire leur habitation détruite, par le biais du Fonds de prévention des risques naturels majeurs, dit Fonds Barnier.
L’Etat ne devrait donc pas mégoter son appui financier. Mais Emmanuel Macron a prévenu : la reconstruction devra respecter des critères vertueux et « certaines maisons ne pourront être rebâties à l’identique ».
Reconstruction « résiliente »
Alors que de nombreux élus locaux, depuis quelques mois, appelaient l’Etat à introduire plus de souplesse dans le principe de « zéro artificialisation nette des sols », qui les prive de possibilités de construire, le Président a martelé que la reconstruction devra se faire « de manière résiliente et durable ». A savoir, clairement, « en limitant l’imperméabilisation au maximum pour mieux prévenir les risques ».
Des « équipes d’appui » vont par ailleurs être mises en place, matérialisées par trois guichets uniques destinés à aider la population à régler les difficultés du quotidien. « Tenez bon, nous serons avec vous dans la durée », a répété Emmanuel Macron, qui a promis de revenir d’ici un an. Nul ne s’attendait à moins et les élus locaux ne sont pas près de lui lâcher la bride.