Monaco-Matin

Tinée , la Vésubie et la Roya

-

n’a qu’un mois », s’inquiète Solange. Pas de dégât ici, « pour l’instant » . Mais les accès à leur ferme, en contrebas, sont coupés. Benoît et Michaël écoutent Solange, cherchent des solutions. Christophe Ballan aussi. Le pilote se sent proche de ces bergers, de ces paysages qu’il survole depuis vingt ans. « Des paysages bouleversé­s, massacrés, déplore-t-il. Les éleveurs, on les connaît. On les ravitaille tous les ans. Ce sont des amis. C’est sympa de pouvoir les aider. » L’hélicoptèr­e survole la Roya. Passe près du col de Tende éventré. « Armand, il a été emporté là », indique Michaël, en référence au berger rescapé. À Castérino, le tableau est moins chaotique. « Des dégâts matériels, mais aucun dégât humain », résume Alex Ferrier. Rien à voir avec 1993, quand les intempérie­s avaient balayé Castérino – « Il n’y avait plus rien ! » Reste que l’accès, là encore, est coupé. Cet éleveur se veut confiant : «Il faut se serrer les coudes. Et avancer. »

 h : troupeaux bloqués

Pause kérosène au lac des Mesches. « On va se mettre sur le bout de route qui reste... », résume le pilote. Il survolera ensuite des vallons soufflés par la tempête. D’imposants troncs d’arbres obstruent les routes. Des épaves de voitures sont visibles dans le lit à nouveau sec de la rivière. Depuis les airs, l’équipage cherche une solution de repli pour un troupeau de vaches. À notre passage, un daim lève le museau, intrigué par notre Ecureuil. Dernière mission. Retour dans la Tinée. Benoît vient d’apprendre qu’on est sans nouvelle d’une bergère, et de 350 brebis dont elle a la garde à Saint-Etiennede-Tinée. Il descend à sa rencontre. Est joyeusemen­t accueilli par son patou. Comme d’autres éleveurs, cette bergère est « coupée du monde », sans conscience du chaos voisin. Benoît avec le sourire, sur une note positive : « Elle va bien, elle a bonne mine. Elle m’a dit : « Dis à mon copain que je vais bien ! »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco