Rapt de Camille : un troisième procès à Aix
La grand-mère et la tante soupçonnées d’avoir facilité l’enlèvement de la petite Varoise par sa mère
Je sais que je ne retrouverai jamais la petite fille que j’ai perdue. » Camille était âgée de 5 ans quand elle a été enlevée à son père, il y a bientôt dix ans, à Carqueiranne. On ne sait toujours pas où sont passées l’adolescente et sa mère Priscilla Majani. L’enquête judiciaire ouverte entre 2011 et 2015 avait abouti à la mise en cause d’une partie de l’entourage de la mère de Camille. La grand-mère de l’enfant, Adelheid-Barbara Majani, et Lucille Majani, la tante, avait été condamnées par le tribunal correctionnel de Toulon pour avoir favorisé le début de cavale de Priscilla Majani.
Deux ans de prison
En 2018, la cour d’appel d’Aix-en-Provence avait confirmé la culpabilité des deux femmes qui avaient écopé de deux ans de prison (dont six mois avec sursis pour l’une d’elles). Et c’est ainsi que la justice semblait avoir refermé le dossier de cet enlèvement parental qui a défrayé la chronique…
C’était sans compter sur l’ultime recours formulé par les prévenues. Leurs avocats ont obtenu de la Cour de cassation l’annulation du jugement pour une erreur de droit. Adelheid-Barbara Majani et Lucille Majani avaient été condamnées pour les délits de « complicité de non-représentation d’enfant » et « complicité de soustraction d’enfant ». La haute juridiction a considéré que les prévenues ont été reconnues coupables de deux infractions recouvrant en fait un seul délit:« une action unique, l’aide apportée à la fuite d’une mère avec son enfant au mépris des droits du père, caractérisée par une seule intention coupable ».
Une violation du principe selon lequel on ne peut pas être poursuivi ou jugé deux fois pour la même chose. Les deux femmes, qui retrouvent ainsi le bénéfice de la présomption d’innocence, devront donc de nouveau comparaître devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence.
De lourds soupçons
Elles sont soupçonnées d’avoir participé à l’organisation de la fuite de Priscilla Majani : formalités du déménagement de son logement dans le Var, résiliation d’abonnements, cession d’un véhicule, précautions prises pour déjouer les surveillances policières… Et même « accomplissement de démarches administratives au nom de Priscilla Majani, ou pour son compte, qui auraient permis de la retrouver si elle les avait faites ellemême ».
Le troisième procès autour de ce début de cavale pourrait se tenir en 2021. Portée disparue depuis février 2011, Camille Chauvet sera alors âgée de 15 ans.