Questions à... « Il a des rêves plein la tête »
Vincent Lavenu, manager d’AG2R
Vincent Lavenu est désormais le manager au sein d’AGR de Clément Champoussin. Il évoque les premiers pas du Niçois.
Comment décririez-vous Clément Champoussin ?
Il a eu la particularité de passer pro pendant le confinement. C’est un garçon que l’on connaît bien parce qu’il est passé par notre centre de formation. Il a beaucoup de qualités, c’est un vrai grimpeur. Il l’a démontré sur le Tour de l’Avenir et d’autres épreuves. Il a un beau comportement, de belles attitudes. Physiquement, il sera rapidement opérationnel au niveau des professionnels. Mais il est encore en apprentissage. Le rapport de force est totalement différent de chez les amateurs. Mais on sera là pour l’encadrer. Il a la base : ses aptitudes physiques, il faut maintenant qu’il apprenne le métier et cela passe par le travail et l’expérience.
C’est l’un des meilleurs mondiaux chez les jeunes qui arrive...
Oui, c’est normal qu’il soit ambitieux. Il a des rêves plein la tête, il va essayer de les réaliser. Ses qualités physiques, il va les exprimer, mais on va devoir le faire grandir, en l’accompagnant, l’encadrant.
Il est néo-pro, mais possède déjà un statut dans le milieu...
Chez les amateurs, il faisait partie des plus forts en montagne. Dans notre jargon, on dit qu’il faut qu’il soit “en ligne de chaîne”. Qu’il se renforce sur tous les domaines. Physiquement, ça ira. Mais coureur cycliste, c’est aussi le mental, le placement, la constance, la ténacité, la concentration, savoir écouter ses coachs... Plein de qualités différentes, mais surtout, ne jamais baisser les bras. C’est un métier où il y a beaucoup de concurrence et de très bons athlètes. Pour réussir, il faut être impliqué tout le temps.
Clément a l’essentiel et s’il suit nos conseils, le temps fera son oeuvre et il progressera dans la hiérarchie. Avec le travail, kilomètres par an, le fait d’aller au bout de lui-même sur les courses, son corps va s’adapter et il va passer des paliers.
Allez-vous le lancer dans un Grand Tour cette année ?
C’est possible qu’il fasse la Vuelta en fin de saison.
Qu’attendez-vous de la première saison pro de Clément ?
En World Tour, on est bien organisé. Il y a cinq directeurs sportifs, quatre entraîneurs. Chaque coureur est suivi. Il sera accompagné. On l’enverra principalement sur des épreuves qui lui conviennent, mais aussi sur celles où il n’a pas l’habitude d’aller, où il faut frotter, prendre les bordures. Il ne fera pas que de la montagne, ça fera partie de son apprentissage.
Allez-vous le rapprocher de Romain Bardet pour cet apprentissage ?
Ils ont les mêmes qualités, donc ils vont passer du temps ensemble, c’est certain. Il n’est pas dans l’avant-Tour avec Romain, mais en deuxième partie de saison, ils seront ensemble sur certaines courses. Il essaiera de l’accompagner le plus loin possible dans les cols. C’est une bonne motivation d’essayer de rester avec son leader.