Malaspina, retour à la « maioun »
C’est une première en Ligue 1 qu’il n’est pas près d’oublier, à Nice, chez lui, où il est né il y a 54 ans. Entraîneur des gardiens au RC Lens depuis 2018, Thierry Malaspina aborde cette nouvelle étape de sa carrière avec « beaucoup d’humilité ». « Car, on est préparé pour souffrir, pose-t-il. Notre objectif est de finir 17e. On commence par Nice et Paris, tout sauf des cadeaux. »
Le Gym, justement, un club qu’il évoque avec un profond attachement et à qui il souhaite de gagner « 36 matchs sur 38 ». «Jeles vois comme un vrai prétendant au top 5 ». Des ses années niçoises, il ne garde que les bons moments, avec en apothéose cette victoire en Coupe Gambardella, en 2012. « Avec Manu (Pires) et Guy (Mengual), on a su créer quelque chose d’inoubliable », pose ce perfectionniste, au verbe haut, ce qui lui a parfois joué des tours et, en partie, la non-prolongation de son contrat dans son club de coeur en 2018. « J’ai encore quelques relents car des gens à la formation n’ont pas été corrects, glisse-t-il, sans vouloir aller plus loin. Quant à Julien Fournier, je ne lui en veux pas. Il a fait un choix. » Malaspina préfère évoquer l’accompagnement de Hugo Lloris vers le groupe professionnel ou encore ce match amical contre le FC Barcelone avec Mouez Hassen et Yoan Cardinale dans la cage. « Pour un formateur, voir ces deux gamins contre le
Barça, c’est la plus belle des récompenses, tout comme les matchs de Ligue des champions de “Cardi” contre l’Ajax et Naples », résumet-il.
« Ganago va nous faire beaucoup de bien »
Après Nice, Malaspina a eu des contacts avec Toulouse mais c’est finalement à Lens, à 1000 kilomètres au nord, que ce formateur hors pair a posé ses valises. Un changement de vie qui n’a pas toujours été simple à gérer sur le plan familial. « Là-haut, je suis très épanoui professionnellement. Mais je dois rendre hommage à ma femme Albane qui supporte l’éloignement, confie-t-il. Elle m’aide beaucoup à travers ses messages d’encouragement. Son soutien est précieux. Elle me manque beaucoup. Ce n’est pas facile de ne se voir qu’une fois par mois parfois. »
Au pays des Corons, Malaspina a trouvé une seconde famille, des gens en or. Le jour de son déménagement, son voisin de palier vient lui donner un coup de main pour monter les meubles. Le soir, la femme de ce dernier tape à sa porte pour lui offrir un plateaurepas. « Ils ne savaient pas que j’étais entraîneur des gardiens au Racing. Ils ont fait ça par courtoisie, générosité. Une belle leçon de vie car, personnellement, je n’en aurais jamais fait autant. »
A Lens, il a également rencontré en la personne de Jean-Louis Leca, « un gardien sous-coté ». «Onaévidemment évoqué l’histoire du drapeau (en 2014, il avait brandi le drapeau corse à l’Allianz Riviera, ndlr). Il ne l’a pas fait contre le public niçois, dont il aime la mentalité et la chaleur. On est devenu très proches. Il nous manque les mêmes choses : le soleil, la luminosité, la mer... C’est un garçon à la mentalité exceptionnelle, un exemple pour les jeunes. »
Avec Ganago à la pointe de l’attaque, « un joueur qui va nous faire beaucoup de bien et marquer ses huit buts », Lens débarque sans pression mais ne s’interdit rien. « On a bien analysé le jeu niçois », affirme Malaspina, qui espère rapidement fêter le retour en Ligue 1 dans un stade Bollaert en fusion. « Ce p… de Covid nous empêche de pouvoir compter sur notre douzième homme. Ici, ce ne sont pas des paroles en l’air. Lors du barrage contre Dijon, ils étaient 38 000, c’était grandiose. »