« La vigilance est le premier des secours »
Questions au colonel Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France
Comment prévenir le risque de noyade ?
Nous sommes en relation avec la ministre des Sports pour développer l’aisance aquatique dans les lieux de baignade. Pour que n os gamins arrivent très vite à nager. Lorsqu’un enfant a peur, ou qu’il est réticent, il peut y avoir un événement dramatique. Les sapeurspompiers, ce sont hommes, qui assurent la sécurité sur tout le littoral. Près de sont dédiés à la surveillance des plages dans les Alpes-Maritimes. Or il vaut mieux prévenir qu’intervenir.
Vous lancez un appel pour recruter des surveillants ?
Un appel à l’engagement citoyen, oui. Sur les postes de plage, on a aussi des sapeurs-pompiers volontaires, de jeunes gens sportifs, encadrés par des professionnels, venus se former aux techniques du secourisme. Certains deviendront sapeurspompiers professionnels. Surveiller une plage n’est pas un métier facile, c’est une grosse responsabilité ! Il faut rester au soleil tout en étant vigilant. Chaque plan d’eau est spécifique, il faut le connaître par coeur.
Cette opération de sensibilisation répondelle à une urgence ?
On en est à décès dans les Alpes-Maritimes. On recense événements dramatiques chaque année, avec décès et parfois des séquelles, des drames familiaux… À cette croisée des chemins entre juillettistes et aoûtiens, il faut que chacun entende le message : soyons précautionneux, apprenons à nager tout au long de l’année, faisons en sorte d’évoluer sur des plans d’eau surveillés. Sinon, écoutez les conseils des sapeurs-pompiers pour que les vacances ne tournent pas au drame : avoir toujours un oeil sur les enfants, en désignant quelqu’un qui les surveille, venir en groupe quand on est âgé… La vigilance est le premier des secours.
Le relâchement observé avec le déconfinement accroit-il les risques ?
Ils ne sont pas pires que d’habitude. Mais il y a une difficulté majeure : les piscines privées. On avait fait une grande campagne de prévention, on l’a un peu oubliée… Il faut donc renforcer la vigilance sur ces plans d’eau. Attention, aussi, au contraste entre la situation quasi caniculaire du littoral et les cours d’eau très frais en montagne.
Les incendies, c’est l’autre front de l’été ?
Oui. Anglet, le Loiret, le Nord, la Gironde… Il faut déployer des moyens partout. Il fait chaud, il y a du vent : c’est le moment de faire très attention. Un mégot de cigarette peut avoir des conséquences dramatiques, mettre en jeu notre environnement naturel, la vie des habitants et celle des sauveteurs.