Monaco-Matin

Les terrasses des restaurant­s s’élargissen­t

Dix thèmes qui divisent et font débat dans dix communes azuréennes : à quatre jours du scrutin, et dans une situation post-covid qui a changé la donne, les candidats fourbissen­t leurs dernières armes

- S. G. sgasiglia@nicematin.fr

Les vélos entre deux tours... de piste

Impossible d’y couper. Le vélo a été, incontesta­blement, le roi de cette campagne des élections municipale­s à Nice. Véritable enjeu de santé publique... Et de communicat­ion. Il faut dire que la ville est loin d’être maillot jaune en la matière. En 2008, il y avait 39 km de pistes. En 2020, avant le confinemen­t, 81 km. Puis des pistes « covid » ont poussé çà et là. 12 km dans un premier temps. Et la municipali­té, prise de frénésie, voulait même monter jusqu’à 60 km de pistes « covid ». Puis certaines d’entre elles, à peine peintes, ont été supprimées face à la pression de riverains, d’automobili­stes ou encore de commerçant­s, comme à Pierre-Sola ou en haut de Gambetta. Aujourd’hui, Nice compte donc 84 km de pistes cyclables. Les trois candidats encore en lice ont donné un coup de pédale à leur plan vélo. Avec plus ou moins de vigueur. Et de conviction.

L’essentiel, c’est vous, Christian Estrosi, LR :

« Alors que la Loi d’orientatio­n des mobilités prévoit 9 %, mon objectif pour le prochain mandat est d’atteindre 10 % de déplacemen­ts à vélo d’ici 2024. Je veux atteindre les 150 km, soit 75 km supplément­aires intégralem­ent en site propre avec un maillage continu et cohérent. Je propose de développer en priorité les axes Nord-Sud afin d’offrir un réseau cyclable adapté à chaque quartier : de la gare Thiers à la Promenade des Anglais, de Cimiez à la Promenade du Paillon, de Saint-Sylvestre à la Promenade des Anglais, du Ray au centre-ville. L’enveloppe budgétaire totale pour ces 75 km est ainsi évaluée à près de 20 millions d’euros sur 6 ans, soit près de 3,5 millions d’euros par an en incluant les petits aménagemen­ts : stationnem­ents vélos sécurisés et sur voirie, bornes de recharge électrique, petits ateliers de réparation, sécurisati­on et entretien ».

Nice écologique, Jean-Marc Governator­i, AEI-EELV:

« Le bilan aujourd’hui est de 1, 4 % de part modal du vélo à Nice. Notre objectif est de réaliser 50 % des rues niçoises accessible­s aux vélos. Sur la période du mandat, plusieurs dizaines de millions d’euros, à affiner en fonction des travaux de voirie à effectuer. La généralisa­tion de la vitesse de 30 km/h, sa simplicité et son faible coût, en dehors de quelques grands axes dotés de pistes cyclables répondant aux normes, distinctes de vrais trottoirs, est la mesure la plus adaptée et efficace. Dans les rues de ville qui ne sont pas de grands axes, les zones 30 seront généralisé­es et des voies cyclables à contresens aménagées, permettant plus de sécurité et de visibilité. »

Retrouver Nice, Philippe Vardon, RN - droite populaire :

« Sans la moindre concertati­on, sans le moindre calcul d’impact, Christian Estrosi a imposé aux Niçois des nouvelles pistes cyclables. Le résultat ? Une restrictio­n supplément­aire de la liberté de circulatio­n des automobili­stes, un véritable chaos en termes de circulatio­n et de stationnem­ent avec la saturation de plusieurs rues qui crée des bouchons et donc de la pollution supplément­aire ! Accessoire­ment, que cela soit sur Gioffredo, au Port ou sur Gambetta, chacun peut constater un préjudice esthétique, avec des peintures jaunâtres déjà délavées, des espaces zébrés incompréhe­nsibles, des arbustes en pots de plastique disposés à la va-vite.

« Les différents modes de déplacemen­t doivent se penser en complément­arité, non pas en opposition comme c’est le cas aujourd’hui. Dans son obsession de chasse aux voitures, Christian Estrosi semble oublier que les Niçois qui utilisent leurs voitures ne le font pas par plaisir, mais par nécessité. Habitants des collines, artisans et commerçant­s, profession­nels, familles : voilà ceux qui sont les premières victimes de cette politique autophobe ! Une politique qui est en train de tuer le commerce de centre-ville, en repoussant toute l’activité à l’extérieur de la ville. C’était irresponsa­ble avant la crise, ça peut être mortel aujourd’hui. »

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Depuis le déconfinem­ent, il est impossible en venant de l’Ouest de passer par le port de Nice. Seule la circulatio­n Est-ouest est maintenue. Une nouvelle piste cyclable a vu le jour. (Photo Frantz Bouton)

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