Mougins : morts à l’Ehpad
Sept décès supplémentaires ont été annoncés au sein de la maison de retraite de Tournamy La Riviera où des mesures exceptionnelles sont en vigueur. Les familles, elles, envisagent une action
Le sinistre bilan s’est alourdi hier à l’Ehpad La Riviera de Mougins où dixneuf morts sont désormais à déplorer. Dix-neuf résidents, a priori décédés des suites du Covid-19 depuis le 20 mars dernier, ainsi que le confirmait ce mardi l’un des porte-parole de l’Agence régionale de santé (ARS). Un drame pour les familles naturellement, et un choc pour la population locale de ce quartier de Tournamy, habituée à déambuler devant le portail d’entrée de la maison de retraite gérée par le groupe Korian, située à mi-chemin entre le centre commercial et le Carrefour Market. Selon l’ARS, « le personnel de l’établissement est soutenu par une équipe d’hospitalisation à domicile et des équipes d’hygiène mobile et de gériatrie de l’hôpital de Grasse, de manière à ce qu’il soit accompagné dans la prise en charge des autres résidents ».
Le maire veut un test pour le personnel et les résidents
Une prise en charge qui, pour les familles, pose question, tout autant d’ailleurs que l’absence de communication dont le groupe Korian aurait, selon le petit-fils d’une résidente décédée, fait montre depuis le début de la crise (lire ci-dessous). La réelle situation vécue à l’intérieur de la maison de retraite aurait ainsi été cachée aux familles, tout comme le fait que le directeur de l’établissement – aujourd’hui remplacé – aurait lui-même contracté le coronavirus. Mais pour le porteparole de Korian, cela n’est pas exact. « Nous avons eu connaissance du premier cas positif le dimanche 15 mars à 23h30. Et dès le lendemain, le référent familial de chaque résident a été informé. La direction est ensuite restée en lien régulier avec les familles. Nous sommes également, depuis le premier jour, en lien quotidien avec les autorités publiques dont l’ARS avec qui la transparence est totale », affirme-t-il. Le groupe précise par ailleurs que « toutes les mesures complémentaires, outre les mesures barrières en place depuis le 6 mars, ont été prises, allant au-delà des préconisations des autorités de santé. Par ses propres ressources, l’établissement a toujours disposé de tout le matériel de protection individuelle nécessaire – masques, surblouses, etc. Un stock renforcé par ailleurs, avec des dotations de l’ARS et du conseil départemental ».
De son côté, le maire de Mougins, Richard Galy se dit très préoccupé par la situation de l’Ehpad. Hier, lors d’une réunion avec la souspréfète d’arrondissement et un représentant de l’ARS, il a ainsi demandé l’instauration d’un dispositif « permettant de tester tout le personnel et tous les résidents pour séparer les sujets positifs et négatifs, et ce sous 48 heures. À charge pour la direction de Korian, de diriger les “négatifs” vers d’autres établissements. Je souhaite aussi, pour tous ceux qui auront été testés positifs, qu’un traitement (la nivaquine, Ndlr) puisse leur être proposé. J’en prescris personnellement depuis 40 ans (il est médecin, Ndlr) et le débat actuel m’horripile. Nous sommes dans une guerre virologique et on nous empêche de recourir à ce traitement. Qu’on nous laisse exercer notre métier ! »
La commune de Châteauneuf recense plusieurs décès ces derniers jours. Si l’on ne connaît pas le nombre, ni si le Covid- en est l’unique responsable, l’Ehpad de Prédu-Lac du groupe Emera ne semble pas épargné. « Les équipes sont mobilisées pour que les résidences restent des lieux de vie tout en respectant les mesures de précautions pour lutter contre cette crise sanitaire, indique Laure Thalamy, responsable communication du groupe Emera. On s’attache à rassurer les familles et à les tenir informer. Nous ne savons pas à l’heure actuelle si les décès de nos patients sont liés au coronavirus. »
« Nous sommes particulièrement touchés, indique Emmanuel Delmotte, maire de Châteauneuf. Je vois passer pas mal de demandes de certificats de décès. »
La commune, comme beaucoup d’autres dans le département, procède à des désinfections devant les bâtiments, les espaces publics ainsi que dans les locaux assurant un service minimum d’accueil pour les enfants. « Nous essayons d’assurer un maintien pour les anciens à travers des livraisons de repas, des appels chaque semaine, poursuit le maire. Nous avons un dispositif de veille en place et nous sommes mobilisés pour venir en aide aux habitants bien que l’on soit dépourvu de moyens. Chacun met son savoir-faire au service de l’intérêt général. »
Des décès aussi à l’Ehpad de Pré-du-Lac