Nouvelles opérations de transferts de malades pour éviter la saturation
Le transfert par TGV de 38 malades du coronavirus depuis l’Île-de-France vers une autre région est prévu aujourd’hui. Une décision prise hier par des responsables de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP), dont les capacités de réanimation arrivent à saturation. Le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, n’a pas souhaité préciser la destination de ce convoi. Il a toutefois souligné qu’avec 870 malades du Covid-19 en réanimation, « le nombre de patients tangente le nombre de lits disponibles » dans le centre hospitalier universitaire francilien. «Çaneveutpas dire qu’on est complètement saturé », a-t-il nuancé lors d’un point presse téléphonique, assurant que l’AP-HP « continue à ouvrir des lits ».
« On arrive chaque jour à dépasser la limite de la veille, mais pas assez vite pour avoir une marge de sécurité », a-t-il ajouté. « Les transferts comme ceux de demain (lire aujourd’hui, Ndlr) constituent une soupape de sécurité extrêmement importante », a affirmé le directeur médical de crise de l’APHP, le Pr Bruno Riou.
Les « 38 malades prévus » pour ce transfert s’ajouteront aux 12 évacués par hélicoptère la semaine dernière vers Tours, et à d’autres transports ponctuels par la route, a-t-il précisé.
Ces opérations ne concernent pas que les établissements de l’AP-HP. « Jusqu’à la semaine dernière, on était dans un environnement de travail classique, mais depuis ce week-end ont fait de la réanimation “hors les murs” », c’est-à-dire dans d’autres services de l’hôpital, a-t-il signalé.
Le Grand-Est optimiste
De son côté, le Grand-Est devrait connaître entre le 15 et le 25 avril une diminution des hospitalisations liées au Covid-19, a expliqué hier le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand-Est Christophe Lannelongue. Ce dernier s’estime confiant sur la capacité de la région à absorber le flux de patients grâce aux nombreux transferts. « Nous allons dans les semaines qui viennent sortir de la phase aiguë de la crise », a-t-il ajouté. Selon lui, « les premiers signes d’un desserrement de la situation sur le Samu et les urgences » sont apparus dans la région, mais la prudence reste nécessaire dans l’interprétation de ces signaux. Mais face à la « très forte saturation » des services de réanimation à Mulhouse et Colmar, et à la situation « proche de la saturation à Metz et Strasbourg », il reste indispensable de poursuivre les transferts de patients vers d’autres régions françaises et les pays frontaliers. Lors des dix derniers jours, environ 200 de ces évacuations, par les airs, le rail ou la route, avaient été organisées.