Nice : une deuxième statue de Chirac commandée ?
28 000 euros pour la première mouture exécutée dans l’urgence et en mousse et 90 000 pour la statue définitive, en bronze cette fois ? Des assertions d’opposants que dément la mairie
Jacques Chirac est désormais sous… « protection ». Des barrières et des rubalises ont été installées pour encadrer la statue dévoilée lors de l’inauguration, le 8 février, du cours qui porte désormais le nom de l’ancien président de la République : l’ex-cité du Parc, entre cours Saleya et bord de mer, entièrement requalifiée.
Des mesures prises en réaction à un premier incident seulement cinq jours après l’inauguration : Chirac avait perdu l’annulaire et l’auriculaire de sa main gauche. Rebelote samedi soir. Et Christian Estrosi dénonçait, dimanche, de nouvelles dégradations sur Twitter : « Des individus ont dégradé la statue de Jacques Chirac en l’escaladant. La PM [police municipale] dispose de toutes les images et nous allons déposer plainte. »
À la suite de ces « comportements inadmissibles et imbéciles », la Ville envisagerait déjà de « surélever l’oeuvre » ou de « renforcer sa sécurisation ».
La polémique enfle
Hier, les deux personnes placées en garde à vue, suspectées d’avoir escaladé la statue samedi, ont été remises en liberté selon le procureur de la République. L’exploitation des images vidéo ne permet pas de les incriminer.
Mais sur les réseaux sociaux, la polémique enfle. Et part dans tous les sens. Sur le coût réel de la statue, sur sa composition. Et nouvelle attaque ce week-end de l’un des candidats aux élections municipales, Benoît Kandel. Le challenger, étiqueté Cnip et soutenu par Debout la France (DLF) !, interpelle les Niçois sur les réseaux sociaux : « Vous qui avez le sens de la précision, vous devriez vous interroger sur le fait de savoir pourquoi cette statue est en mousse, pourquoi elle est si fragile et pourquoi elle n’a coûté que 28 000 euros, ce qui est très modeste pour une oeuvre de cette taille… » Et il affirme : « De ce que beaucoup pensent, une deuxième statue, cette fois-ci en bronze, a été commandée pour un prix de 80 000 euros. »
Des allégations relayées par son acolyte de DLF, Jean-Marc Chipot, dans une vidéo, filmée devant ladite statue. « On nous annonce dans les milieux informés qu’une autre statue pour un coût de 80 000 euros devrait être installée par la suite », insinue celui qui a retiré sa candidature au profit de Benoît Kandel. Pour les deux hommes, pas de doute, la première statue a été réalisée «àla va-vite » pour permettre une inauguration juste avant les municipales.
« Aucune autre statue n’a été commandée »
« Qui peut imaginer mettre une statue en mousse au beau milieu d’une espace public et penser qu’elle ne va pas être abîmée ? », s’insurge Chipot. Qui, interrogé par nos soins, avoue cependant n’avoir aucune preuve : « Non, je n’ai aucun document, c’est simplement ce que l’on nous a rapporté, ce sont des bruits qui courent. »
Des «bruits» que dément spontanément le cabinet du maire : «Lastatue a été réalisée en résine par un artiste niçois pour un coût minime. Et aucune autre statue n’a été commandée et encore moins associée à un coût. »
En revanche, admet la Ville : « face aux actes d’incivisme, pour lesquels nous avons porté plainte, nous ne renonçons pas et nous travaillons avec l’artiste sur un renforcement de la structure de la statue. »