Le patron vole 30 000 € dans une pochette : 15 jours avec sursis
La sécurité en Principauté est une priorité. Il ne faut pas pour autant tenter le diable. Un chef d’entreprise de Beausoleil n’a pas résisté à l’attrait d’une somme de 3 000 euros en espèces, située à l’intérieur d’une pochette laissée sur une table en terrasse de La Casa del Caffè, avenue de la Costa.
Le 28 septembre dernier, vers 7 h 30, la victime discute devant son établissement. C’est le propriétaire : il a retiré cet argent afin d’acheter un scooter pour son fils. Un couple arrive. Comme l’employé est occupé, il abandonne sa petite sacoche dehors pour servir les deux personnes. Le patron est tout de même étonné par le comportement du client, pressé d’emporter sa brioche. Il aura l’explication dès qu’il ressort de l’établissement. Les 3 000 euros ont disparu et il n’y avait personne dans les environs.
L’excuse de la bombe
Le plaignant suspecte les deux consommateurs et donne un signalement assez précis aux policiers. Ils sont convoqués à la Sûreté publique.
Ni prévenu ni demandeur sont venus s’expliquer à l’audience. Une nouvelle fois, le président Florestan Bellinzona rapporte les propos échangés au cours de la garde à vue. La femme a fait part aux enquêteurs de l’instant où elle a noté un geste de son ex-compagnon : il a mis la main dans la sacoche. Ce dernier ne nie pas le geste : c’était pour s’assurer qu’aucune bombe était placée à l’intérieur ! Quand un sac est laissé sans surveillance, il est tout à fait naturel de prendre des précautions et de visualiser le contenu.
« Propos fantaisistes »
Pareil déni prête à sourire. D’autant que le prévenu à dix mentions sur ses casiers judiciaires pour outrages, stupéfiants, conduite sans permis, etc. « Comment croire à ces propos fantaisistes ? souligne la procureure Alexia Brianti. Monsieur n’aurait rien pris ! Pourtant, il a fouillé dans la pochette. C’est de la mauvaise volonté poussée jusqu’à refuser de recevoir la citation et de signer les PV. Entrez en voie de condamnation et prenez en compte un parcours judiciaire qui retrace une délinquance évidente. » Il est requis une peine de quinze jours d’emprisonnement assortie du sursis et 5 000 euros d’amende. À l’issue du délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public.