Une année en questions
Le GP La Marseillaise lance traditionnellement la saison en France. Comment battre Ineos, Alaphilippe va-t-il être secondé en France, qui va se révéler... Tour d’horizon en cinq points
. Ineos intouchable ?
Ineos a signé un doublé sur le dernier Tour de France (Bernal devant Thomas), sans avoir pu aligner Chris Froome, le quadruple vainqueur. Et, comme si cela ne suffisait pas, l’équipe britannique est allée recruter Richard Carapaz, l’Equatorien vainqueur du dernier Giro, chez son rival historique Movistar. Si Froome retrouve son niveau, Ineos pourrait ainsi aligner un quadruple vainqueur (Froome, 2013, 15, 16, 17), le vainqueur 2018 (Thomas) et le sortant (Bernal) au départ. Une dreamteam inédite et accompagnée par les meilleurs spécialistes à leur poste (Kwiatkowski, Dennis, Rowe, Moscon, van Baarle). Bref, on ne voit pas comment la formation de Dave Braislford pourrait être battue.
. Allaphilippe et les autres ?
La France a terminé au quatrième rang mondial l’année 2019 (2e fin 2018), derrière la Belgique, l’Italie et les Pays-Bas. Elle a même un temps dominé ce classement mondial. Si le pays marche si bien, c’est principalement grâce à un homme : Julian
Alaphilippe. Le puncheur a fini la saison à la deuxième place du classement UCI, derrière Primoz Roglic, grâce à ses nombreuses victoires de prestige : Strade Bianche, Milan-Sanremo, Flèche Wallonne, deux étapes sur le Tour, mais aussi Tirreno, et bien sûr 14 jours en Jaune cet été et une 5e place finale. Les numéros du coureur de Deceuninck Quick-Step ont parfois masqué les résultats moyens des autres têtes d’affiche. Bien sûr Thibaut Pinot a remporté une magnifique victoire d’étape au Tourmalet sur le Tour de France. Mais si l’on s’en tient purement au classement UCI, les résultats sont médiocres. Le deuxième coureur tricolore de ce classement se nomme Guillaume Martin (Cofidis), au 45e rang. Thibaut Pinot (55e), Romain Bardet (63e), Arnaud Démare (84e), les leaders attendus, sont encore plus loin. Il y a un an pourtant, les trois hommes finissaient la saison dans le “top 20” mondial. A eux de retrouver leur place dans le haut du classement.
. Quels champions à Nice ?
Le parcours ultra-montagneux dessiné dès les premières étapes à Nice, un fait inédit pour un Grand départ du Tour de France, fait saliver tous les grands champions. En clair, les meilleurs coureurs de grands Tours devraient être là, à commencer par les protagonistes de la dernière édition. Bernal, Thomas, Alaphilippe, Pinot, Quintana, Bardet... Dumoulin et Froome, absents l’an passé à cause de blessures, devraient s’ajouter à la liste. Parmi les habituels leaders, il ne devrait manquer que Romain Bardet, qui a annoncé son intention de se tester sur Giro.
. Gilbert et les “Monuments” ?
Avant de penser aux grands Tours, la saison débutera véritablement au printemps, avec les classiques. Elles n’ont pas toutes la même valeur. Seules cinq d’entre elles sont prestigieusement surnommées “Monuments”. Dans l’ordre chronologique, il s’agit de Milan-Sanremo, du Tour des Flandres, de Paris-Roubaix, de Liège-Bastogne-Liège et du Tour de Lombardie. A 37 ans, Philippe Gilbert en a déjà coché quatre sur son CV. Ces trois dernières saisons, il a ajouté le Tour des Flandres (2017) et Paris-Roubaix (2019), ce qu’il avait annoncé. Reste Milan-Sanremo. La plus indécise, et la plus difficile à dompter. Le résident monégasque l’a déjà disputée à 15 reprises, terminant deux fois troisième. Son départ de chez Deceuninck Quick-Step pour Lotto lui donnera certainement plus de liberté pour tenter de la conquérir et rejoindre Roger De Vlaeminck, Rik Van Looy et Eddy Merckx, les seuls à avoir remporté les cinq “Monuments”.
. Qui va être la révélation ?
Remco Evenepoel (Deceuninck-Quick-Step) a fait des débuts tonitruants l’an passé, remportant le chrono du championnat d’Europe, le Tour de Belgique ou la Clasica San Sebastian. Le Belge, qui vient de souffler ses 20 bougies, a un appétit vorace et compte élever un peu plus le curseur en 2020. Tadej Pogacar a également une saison pro dans les jambes. Le Slovène, âgé de 21 ans, s’est fait les dents sur la Vuelta, remportant trois étapes et le maillot blanc. UAE Team Emirates va exposer son petit prodige sur le Tour cette année. En France, les premiers pas chez les pros du Niçois Clément Champoussin (voir page suivante) sont attendus.