Alerte rouge !
Réduit à 9 alors que les joueurs avaient le match en main, Monaco s’est incliné à Nîmes (1-3) et peut pester contre l’arbitrage mais pas que…
Aux Costières, dans l’espace réservé à la presse il n’y a pas de café, pas de collation, les bouteilles d’eau proviennent des restes du passage du Tour de France 2019 mais le stade gardois n’a pas que des inconvénients car son architecture atypique permet d’être sur le chemin qui mène les Monégasques à leur vestiaire. Et là, à la pause, Wissam Ben Yedder a explosé. Littéralement. « Putain, y’en a marre, on se fait toujours baiser » hurlait le meilleur buteur du club en référence à l’arbitrage de la première période. Il faut dire qu’en moins de cinq minutes, entre l’égalisation nîmoise et l’expulsion de Gelson Martins, il a beaucoup été question d’arbitrage. Le pétage de plombs du Portugais, lui, n’est pas justifiable, personne ne le remet en cause. Mais ce sont les évènements qui amènent ce dérapage qui peuvent être sujet à débat. Le tacle de Nolan Roux sur Benjamin Henrichs sur l’égalisation de Miguel et la semelle involontaire de Bakayoko sur Philippoteaux, ont débouché sur deux décisions opposées. Dans les deux cas, Mikael Lesage s’est appuyé sur l’assistance vidéo qui, décidément, fait naître des polémiques alors que son but initial était de limiter l’injustice flagrante... Ou comment un match bascule dans la folie alors que l’ASM semblait maîtriser les débats depuis l’ouverture du score logique de Ben Yedder.
A neuf contre onze, le match n’était plus le même. Du coup, Monaco a joué avec deux lignes de quatre après la pause car il fallait faire preuve de calme, de solidarité et jouer le moindre coup à fond.
Une équipe avec du caractère… à neuf contre onze
Et sur la globalité de la seconde période, on a vu une équipe de Monaco avec du caractère, de la révolte et de l’envie. Les signes d’un groupe qui n’accepte pas la fatalité malgré les deux expulsés.
Wissam Ben Yedder, auteur d’une grande deuxième période, a même eu un ballon d’égalisation mais le troisième but nîmois est arrivé logiquement. Difficile de tirer des enseignements sportifs dans un tel contexte mais Monaco traverse une saison bien délicate dans son rapport avec le corps arbitral (huitième et neuvième expulsions de la saison, hier). S’estimant lésé par l’arbitrage courant novembre, Oleg Petrov s’était fendu d’une réaction timide mais officielle chez nos confrères de L’Equipe sur la manière dont était pénalisée le club de la Principauté vis-àvis de la VAR, le Russe réclamait de « l’équité ».
Après le match, le vice-président fut le seul à prendre la parole et il en a remis une couche : « Je remarque que les décisions de la VAR sont toujours contre Monaco. Je ne sais pas pourquoi Monaco est constamment pénalisé par la VAR. Je veux un traitement juste et équitable. Je ne conteste pas la VAR, ça fait partie du jeu, je respecte les règles mais il faut de l’équité ».
Comme en 2019, il faut attendre un match avec des décisions litigieuses pour entendre une voix officielle. C’est le talon d’Achille du club qui peine à exister auprès des instances ou dans l’espace médiatique qu’il faut pourtant constamment occuper.
A force de ne pas vouloir faire trop de vagues Monaco peine à avoir de l’influence, même inconsciemment. Ce manque de présence visible est-il la cause de cette sortie de route nîmoise ? Pas foncièrement puisque le souci avec le football c’est qu’il y a aussi des matches. Et après quatre rencontres sur le banc de l’ASM en Ligue 1, le bilan de Robert Moreno est inquiétant : un nul, trois défaites et surtout 13 buts encaissés. Malgré tout, l’Espagnol avait fait des choix forts (Fabregas, Glik et Golovin remplaçants) et la première demiheure de l’ASM était concluante avant que la double expulsion ne vienne tout bouleverser.
Au point d’envisager la fin de saison sous un autre prisme ? La victoire de Rennes dans le temps additionnel d’un derby homérique face à Nantes (3-2) n’a pas fait les affaires de l’AS Monaco qui se trouve reléguée à onze points du podium et qui va devoir se passer des services de Gelson Martins pour un petit moment.