« Il y a une absence de débat à Beaulieu-sur-Mer »
Journaliste de profession, Jean Cousin, 62 ans, se lance dans la course aux élections, avec un objectif : donner de la transparence à la vie politique locale
À62 ans, il a décidé de « passer la cloison de verre ». Jean Cousin, journaliste depuis 1979, rédacteur en chef du site forks.fr, se lance pour la première fois en politique. À Beaulieu-sur-Mer, où il habite depuis 1978. Dans sa besace, « cinquante mesures phares et une centaine de mesures annexes », mais surtout un mot d’ordre : « Transparence ». Après trois ans de mandats de Roger Roux (LR), candidat à sa propre succession, il estime que « les décisions sont prises dans un certain secret » et que le débat politique est « atone ». Il présente une liste sans étiquette pour les prochaines élections municipales.
À ans, vous vous lancez en politique. Pourquoi ?
En tant que journaliste politique, j’aime la politique. Et j’ai trouvé qu’il y a une absence de débat à Beaulieu. Et un besoin de transparence dans les décisions. Aux élections précédentes, il n’y a pas eu de programme. Et s’il n’y a pas de programme, il n’y a pas de bilan.
Aux dernières élections, la liste du maire sortant, Roger Roux, était la seule…
Est-ce une situation démocratique saine ? Je ne pense pas. Une campagne, c’est l’opportunité de montrer un angle différent, qu’on peut gérer une commune de telle ou telle manière.
Sur quels thèmes allez-vous mener campagne ?
J’ai défini sept axes : le logement, l’urbanisme, les commerçants, la qualité de vie, le sport et l’éducation. Mais surtout, la transparence : je veux créer un modèle de commune où les décisions sont transparentes et annoncées à l’avance. Je veux amener cette transparence dans la commune, mais aussi présenter un programme, plutôt que de voter sur des programmes qui m’échappent complètement. Les projets ne font jamais l’objet de débat sur la place publique, au contraire.
Regardez les votes au conseil municipal : ils sont faits à l’unanimité, sauf erreur de ma part. Donc il n’y a pas de débat.
Cette fois, il y aura campagne : le maire se présente, mais il devrait y avoir aussi Stefan Voisin [conseiller municipal démissionnaire]…
Oui, ça peut amener une triangulaire au second tour, ce qui est intéressant. On aurait donc un conseil municipal beaucoup plus riche. On aurait la capacité de peser sur les décisions.
Votre objectif n’est donc pas forcément de remporter la mairie…
Il faut toujours avoir pour objectif de remporter la mairie. J’analyse seulement les bénéfices d’une triangulaire. Et le fait que la commune est atone en termes de débats.
Où en est votre liste ? Allez-vous prendre une étiquette ?
Non, nous partons sans étiquette. On a pas mal de gens. L’objectif que j’ai, c’est de réunir les conseillers municipaux sous mon programme. J’ai prévu de faire signer une liste d’engagements éthiques à chaque conseiller. L’éthique, c’est ce qui me préoccupe le plus. On doit s’orienter vers une nouvelle façon de faire de la politique, dans l’intérêt de celle-ci.
Selon vous, quelle est la principale préoccupation des Berlugans, à l’heure actuelle ?
Aujourd’hui, je suis particulièrement étonné de la façon dont sont prises les décisions. On a le sentiment qu’elles sont conçues ailleurs, dans un certain secret, et, ensuite, on présente une solution unique sans que les Berlugans ne puissent la modifier ou la refuser.
Ils ont plutôt l’air satisfaits : le maire postule pour un e mandat…
Ça, ce sont eux qui le diront. Les urnes permettront de voir si ce que je propose est une alternative qu’ils considèrent intéressante.
Dans votre programme, vous parlez de « rétablir le prestige de Beaulieu »…
Beaulieu a été construite sous Marinoni, qui était un homme de presse. Ensuite, c’était un point important pour les antiquaires : il y en avait une dizaine. C’était le reflet d’une certaine culture. Il y avait des palaces ou des hôtels quatre étoiles, qui sont le reflet d’un certain art de vivre. La population de Beaulieu mérite beaucoup plus que ce qu’est devenue Beaulieu. Il n’y a plus qu’un hôtel de luxe, et plus que quelques antiquaires. Il faut une politique plus culturelle et redonner une image à l’international de Beaulieu-surMer.