JOURNÉE) / MONACO-NICE, À HEURES Ounas, retour marquant
Après deux ans d’exil mitigés en Italie, l’ailier formé aux Girondins de Bordeaux retrouve un championnat dans lequel il a brillé. Il a déjà signé son retour avec une passe décisive contre Dijon
D’une passe soyeuse du gauche, en une touche, il a débloqué son compteur sous le maillot du Gym. Adam Ounas a offert sa première passe décisive à Kasper Dolberg samedi, auteur pour sa part de son premier but en L1 face à Dijon. Une bien belle façon de faire oublier au Danois sa mésaventure vécue en début de semaine avec le vol de sa montre.
« Ce n’est pas spécialement pour ça, sur chaque match on essaie de faire jouer les copains, a témoigné l’ancien joueur du Napoli hier en conférence de presse. Dolberg était dans un grand club, il a le sens du but, on s'entend très bien. Je suis content de lui avoir offert cette passe décisive et on espère trouver encore plus d’automatismes sur les prochains matchs pour se régaler à nouveau. »
Plus qu’à Montpellier pour leur première association en rouge et noir, la connexion Ounas-Dolberg a été prometteuse le weekend dernier. La qualité technique et la vitesse d’exécution de l’ailier droit ont gêné ses adversaires directs, et avec un brin de lucidité supplémentaire il aurait même pu régaler Atal en fin de première période, à la sortie d’un nouveau relais avec Dolberg. Mais Ounas a préféré frapper. « Je me suis précipité, j'ai vu après coup que j'aurais pu lui donner. La prochaine fois j'y penserai. »
Naples croit toujours en lui
A bientôt 23 ans, il les fêtera le 11 novembre, Adam Ounas a choisi l’OGC Nice pour endosser de nouveau le costume de titulaire après avoir trop longtemps fréquenté le banc en Italie. Recruté par Naples pour environ douze millions d’euros à l’été 2017, le natif de Chambraylès-Tours (Indre-et-Loire) suscitait de belles attentes en Campanie. « On l’a acheté parce qu’il peut changer le cours d’un match quand il entre sur le terrain, » avait déclaré Cristiano Giuntoli, le directeur sportif napolitain, à l’arrivée du Girondin.
« On a tout de suite vu un joueur très fort techniquement, capable de marquer sur des gestes de grande classe comme un enchaînement sombrero-volée magnifique (contre Sassuolo le 7 octobre 2018), décrypte Salvio Passante, journaliste pour la chaîne CalcioNapoli24. Mais il n’a jamais effectué le vrai saut de qualité à Naples. Il a manqué de régularité dans ses performances pour s’imposer ».
Auteur de cinq buts et une seule passe décisive en 39 apparitions sous les ordres de Maurizio Sarri, puis de Carlo Ancelotti, Ounas n’estime pas qu’il a perdu son temps non plus. « Quand tu fais deux ans en Italie avec deux grands entraîneurs, que tu t’entraînes aux côtés de grands joueurs, tu ne peux que progresser. Que ce soit défensivement ou tactiquement. » Doté de belles qualités de percussion balle au pied, Ounas a mis moins d’allant à la perte du ballon dans ses premières apparitions sous les ordres de Vieira. « Je pense à faire le repli défensif, mais ça fait très longtemps que je n’ai pas enchaîné les matchs, il faut que je retrouve du rythme pour en faire beaucoup plus, explique l’intéressé. Il faut travailler pour aider davantage l'équipe défensivement, ça fera plaisir à tout le monde. Comme le demande le coach, c’est en travaillant pour l’équipe que tu brilleras individuellement. »
Prêté à l’OGC Nice avec une option d’achat estimée aux alentours des 20 millions d’euros, l’ancien Girondin suscite encore de la curiosité de l’autre côté des Alpes. « Les dirigeants napolitains sentaient qu’il pouvait exploser si un club lui donnait une totale confiance. C’est d’ailleurs pour ça qu’ils étaient intéressés par la formule du prêt, » précise notre confrère italien.
« Un derby, ça ne se joue pas. Ça se gagne ! »
Absent pour la réception de l’Olympique de Marseille, Adam Ounas découvrira son premier derby ce soir avec le Gym. « Beaucoup de monde m’en a parlé depuis samedi dernier, de nombreuses personnes nées à Nice ont envie de gagner ce derby. On m’a expliqué que c’était comme un match à domicile, qu’il était très important pour les supporters. Pour nous aussi. On sait que Monaco a une très bonne équipe. Mais un derby ça ne se joue pas, ça se gagne ! »
Alors qu’il se sent déjà «en famille » dans le vestiaire, Ounas partage également son quotidien avec Youcef Atal et Hicham Boudaoui, deux compatriotes algériens avec qui il a été sacré champion d’Afrique cet été.
« Atal, je l’ai découvert il y a deux ans alors qu’il évoluait en Belgique. Hicham nous a rejoints il y a six mois, on s'est tout de suite entendu sur le terrain. On veut grandir tous ensemble. »
Ça passe par une belle saison sous les couleurs du Gym. Et pourquoi pas une qualification en Coupe d’Europe. «Unvoeuque l’on a forcément tous dans un coin de la tête. »