En Espagne, un triple scrutin à valeur de test pour l’exécutif
Européennes, municipales et régionales : l’Espagne vit demain un triple rendez-vous électoral dont le chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez espère sortir renforcé sur la scène nationale et continentale.
Ce scrutin a des airs de second tour moins d’un mois après les législatives, remportées par le parti socialiste (PSOE), mais sans majorité absolue. En fonction du paysage politique qui en sortira, Pedro Sanchez choisira entre former un exécutif 100 % socialiste, ou accepter l’entrée de Podemos (gauche radicale) pour gagner en stabilité. Les socialistes sont donnés en tête dans la plupart des régions en jeu, mais la région clé sera celle de Madrid, qui pourrait basculer à gauche après avoir été gouvernée par la droite depuis 24 ans.
Obtenir des postes clés à Bruxelles
L’autre front pour Pedro Sanchez est en Europe : l’Espagne est le seul grand pays où les socialistes ont une chance
(1) d’arriver en tête – le PSOE est crédité d’environ 30 % des voix, 10 points de plus que le Parti populaire, conservateur. Le parti d’extrême droite Vox, qui a fait une entrée en force au Parlement espagnol fin avril avec 10 % des voix, est lui crédité d’environ 6 à 8 %. Leader attendu des sociaux-démocrates européens, c’est donc Pedro Sanchez qui devrait négocier pour la famille socialiste la répartition des postes à responsabilité : présidences du Conseil, de la Commission et de la Banque centrale européenne, ainsi que la direction de la diplomatie de l’UE. Et l’Espagne compte bien obtenir l’un de ces postes clés. Elle n’a actuellement que la vice-présidence de la BCE et le poste de commissaire à l’Énergie, deux fonctions occupées par des conservateurs.