Hollande : ce serait « extrêmement grave » qu’il n’y ait pas d’eurodéputé PS
À quatre jours des européennes, François Hollande [doc BFMTV] tire la sonnette d’alarme : il jugerait « extrêmement grave » que les socialistes soient absents du Parlement européen à l’issue du scrutin du 26 mai alors que certains sondages créditent la liste PSPlace publique de moins de 5 % des voix, le seuil pour envoyer des députés à Strasbourg. L’ancien président de la République apporte clairement son soutien à Raphaël Glucksmann. « Les deux grandes familles politiques qui ont fait l’Europe, c’est la démocratie chrétienne, ce qu’on appelle le centre-droit et les socialistes [...] Comment pourrait-on imaginer que le parti de François Mitterrand, de Lionel Jospin, le parti de François Hollande – pardon de parler à la 3e personne –, que ce parti-là ne soit pas présent au sein du Parlement européen ? », a-t-il demandé, hier matin, sur BFMTV. François Hollande, qui avait déjà dit, samedi, à Strasbourg qu’il voterait pour la liste où figurent des socialistes, sans nommer M. Glucksmann, a cette fois clairement exprimé son vote : « Question claire, réponse claire, [je voterai] pour la liste socialiste conduite par Raphaël Glucksmann », a-t-il dit. Interrogé sur le soutien «en privé » de l’ancienne ministre de l’Ecologie Ségolène Royal à la liste LREM, François Hollande a répondu que « chacun fait ce qu’il pense devoir faire », même si ce n’est «pas [sa] position ». « Quand on est de gauche », il faut « défendre des listes de gauche », a-t-il taclé.
Macron critiqué
Au cours de ces deux heures d’interview, l’ancien chef de l’Etat a multiplié les critiques à l’encontre de son successeur, lui reprochant notamment d’avoir transformé le scrutin en un match entre LREM et le RN. « Je pense qu’il a voulu jouer sur le vote utile », a-t-il glissé.
Il a aussi estimé que les cinq milliards d’euros de baisse d’impôts décidés par le gouvernement auraient été mieux utilisés pour « dynamiser des territoires, apporter son soutien à une population fragile ». L’ancien locataire de l’Elysée a enfin reproché à la politique d’Emmanuel Macron de manquer d’« humanité ». Pour que le Président puisse représenter tous les Français, il « faut montrer de la compassion [...] de l’autorité, de l’humanité, et peut-être que ce qui a manqué ces derniers mois, c’est cette dimension humaine de l’action publique », a-t-il jugé. Interrogé sur ses propres ambitions, François Hollande a répondu qu’il n’était « pas encore dans la situation où [il] pourrai [t] briguer un mandat » .Ilaexprimé son « regret » de ne pas s’être représenté en 2017. «Je voulais conjurer la menace d’un duel entre la droite et l’extrême droite. Je n’ai pas suffisamment mesuré les conséquences sur la gauche. Je n’aurais peut-être pas été élu, mais j’aurais défendu mon bilan. »