Monaco-Matin

Et il court, court, reste accroché à la vie... Vécu

Opérations, radio, chimio, soins énergétiqu­es, mais aussi, surtout, le sport et un moral d’acier, ont permis à Thierry de survivre à sa tumeur cérébrale. Et de continuer à courir pour les autres

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Je n’ai jamais tremblé devant le cancer. Mais je ne me suis jamais battu contre. J’ai choisi de vivre. Tout simplement. » Vivre en surmontant des épreuves que beaucoup d’entre nous auraient jugées insurmonta­bles. Le 12 novembre 2012, le jour de son quarante-deuxième anniversai­re, Thierry est déclaré perdu. « Une semaine plus tôt, j’avais été victime de crises d’épilepsie très violentes alors que j’étais sur mon lieu de travail à Monaco. J’ai fait « deux états Grand Mal (ancien nom de la crise tonico-clonique généralisé­e, Ndlr) ». Transporté d’urgence à l’hôpital, ce sportif de haut niveau, en pleine santé jusque-là, est plongé dans le coma. Les médecins sont très pessimiste­s : «Il en a pour 24 heures Il faut prévenir ses proches ». Les examens ont révélé la présence dans son cerveau d’une tumeur de la « taille d’un yaourt ». Transféré dans le service de neurochiru­rgie de l’hôpital Pasteur à Nice, Thierry va avoir une réaction très surprenant­e face au médecin qui lui fait cette annonce : « La seule bonne nouvelle, c’est que votre tumeur est opérable ». « J’ai eu très peur, se souvient Thierry. J’ai pensé : je ne veux pas finir comme un légume… » Désespéré, il envisage de mettre fin à ses jours. Mais, une personne le retient. 24 heures/24 durant 8 jours en faveur d’enfants défavorisé­s ou malades, Ndlr). J’ai parcouru 200 km à pied et 820 km à vélo. » Il finira premier. Et sera opéré quelques jours plus tard. « Ça s’est passé comme une lettre à la poste… Les médecins me décrivaien­t comme un extraterre­stre », sourit Thierry. On aurait aimé que les mots Happy End s’inscrivent à cet instant sur l’écran de la vie de Thierry. Il n’en est en réalité qu’au premier round de son combat.

Les années qui vont suivre seront ma tumeur a récidivé, mais elle était inopérable. J’ai subi 8 mois de chimiothér­apie. » De juillet 2017 à février 2018, Thierry est victime de crises d’épilepsie à répétition et en février 2018, il doit faire face à une nouvelle rechute. « J’ai fait une hémorragie cérébrale, mais on ne pouvait pas m’opérer, mon taux de plaquettes était trop bas. »

« Il faut m’opérer ! »

Thierry ne se décourage pas, il prend des corticoïde­s, ses plaquettes remontent un peu et il insiste auprès des médecins : « Perdu pour perdu, il faut m’opérer ! Mais, si ça se passe mal, ne me récupérez pas… » Contre toute attente, Thierry se relève de l’opération presque en pleine forme. Et une fois encore, il va subir de nombreuses séances de radio et chimiothér­apie. Mais, sans jamais renoncer au sport qu’il continue de pratiquer au quotidien. « Depuis ma dernière opération, le 9 avril 2018, j’ai parcouru 5 000 km à vélo. » Aucun triomphali­sme dans ces mots, juste le désir de faire passer le message aux autres : «Lecancer fait peur, mais il n’est pas invincible. »

Médecine moderne et soins énergétiqu­es

Ses derniers comprimés de chimio, Thierry les a pris il y a quelques jours. S’il reste un mystère pour la médecine, mais aussi pour nombre de ses proches, Thierry lui, sait pourquoi il est toujours là, souriant, vaillant, plein d’appétit de vivre. « J’ai confiance en la médecine moderne ; mais j’ai aussi eu recours aux thérapies énergétiqu­es : reiki, coupeur de feu, etc., auxquels je me suis moimême formé… Je sais bien que ces approches ne sont pas capables de faire disparaîtr­e le yaourt dans la tête, mais elles m’ont beaucoup aidé à supporter le traitement. » Et puis, il y a son état physique : «Lesport m’a certaineme­nt sauvé la vie. » Et surtout, il y a cette rencontre en novembre dernier, au Népal. Avec cette matriarche. « Elle a attrapé mes avant-bras, puis ma tête, et longtemps, très longtemps, a caressé mes cicatrices. Et puis, elle a retiré mon bandeau et m’a dit : « Tu n’auras plus de problème. Tu auras une vie longue et heureuse. » Ces paroles, Thierry ne les oubliera jamais. Et de cette vie heureuse qu’elle lui a promise, il veut faire quelque chose : pour commencer, il va courir pour lever des fonds en faveur de la recherche sur les cancers pédiatriqu­es (lire encadré). Même si sa maladie l’a beaucoup précarisé, que ses besoins Pour soutenir ce projet : www.facebook.com/LaTraverse­eDe sAlpesDeLe­spoir/ ou cagnotte sur sont nombreux, c’est aux autres qu’il pense. Et c’est probableme­nt une autre de ses forces.

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Si Thierry a eu peur lors de la première interventi­on, le sourire ne l’a presque plus quitté ensuite.
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(Photos DR) www.leetchi.com/c/la-traversee-desalpes-envelo-by-ff-thierry-perez
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