Octobre : préparation de l’hiver, travaux, débats et bilans
Qu’est-ce qui faisait jaser dans les ruelles ? Nice-Matin vous propose de découvrir l’actualité d’il y a 50 ans
Tous les quinze jours, plongez dans les archives de Nice-Matin. Au fil des pages jaunies par le temps, c’est un pan de l’histoire qui refait surface dans la mémoire collective. Souvenezvous… C’était il y a 50 ans.
Méfiance envers les champignons
La vérité sort bien souvent de la bouche des hommes du terroir. Et les bergers n’échappent pas à cette règle. Aussi, quand l’un d’entre eux vous assure qu’un champignon est mangeable, après l’avoir jeté en pâture à ses ouailles, vous pouvez le croire sur parole. À l’instar du pastour rencontré il y a cinquante ans, qui avait remarqué « que les moutons, après les avoir flairés, refusaient systématiquement les espèces non comestibles ». Foi(e) de brouteur.
Rien ne se perd, tout se transforme
Alors que la traction électrique doit être mise en service fin décembre, la SNCF réalise de lourds travaux en gare de Menton – visant à remodeler les voies de chemin de fer. Ou, en d’autres termes, à leur faire suivre un régime amincissant. Les Ponts et Chaussés se pourlèchent les bibines, l’occasion est trop belle pour élargir la rue Henry-Gréville. De leur côté, les riverains pestent. Car à l’instar de cette bonne vieille SNCF, les travaux accusent un certain retard…
Au feu les pompiers
À l’approche de l’« hiver » (avec des guillemets « pour que les gens du Nord n’aient pas trop de peine à se retenir de sourire »), Nice-Matin appelle à la vigilance. Si la saison des feux de broussailles tend à s’amenuiser, c’est des feux de cheminées qu’il faut désormais se méfier. « Quand quelques journées fraîches se succèdent, on pousse à fond. Le résultat ne se fait pas attendre si la cheminée n’a pas été ramonée en prévision», commente le patron des pompiers, le lieutenant Guilbaut. Insistant sur la nécessité de nettoyer le foyer et ses conduits quel que soit le combustible choisi. D’autant plus pour le mazout.
Rentrée dans le dur
«Si elle s’est effectuée sans incidents, la rentrée dans le secondaire n’a pourtant pas été des plus faciles et il a fallu près de trois semaines pour qu’elle tende à se normaliser. » En cause ? Les événements de Mai 68, bien sûr. Mais aussi la réforme scolaire et quelques autres problèmes. Parmi eux, l’accroissement des effectifs, le manque de salles de classe, la nomination tardive de certains professeurs en raison d’une carence au niveau national. L’un d’entre eux s’insurge que le ministère ait appelé à la suppression du latin en 6e. «Prétendre remplacer son enseignement par celui de l’anglais ou de l’allemand n’est pas sérieux. En 6e, l’élève est totalement apte à acquérir déclinaisons et conjugaisons latines. » À la lecture de cet argument, 50 ans plus tard, on en perdrait presque notre latin…
Miss you
Coup de gueule du journaliste Marcel Rovère contre les concours de Miss. Et contre la plupart des organisations, bien peu sérieuses. Si le public n’assiste pas au spectacle espéré, les principales victimes restent les miss elles-mêmes. (Repros N-M/Archives municipales de Menton) «On laisse entrevoir aux concurrentes des contrats, des situations, des voyages… Et le plus souvent, les lauréates doivent se contenter de l’écharpe et d’un bouquet de fleurs (...) C’est ainsi que la Reine des Citrons espère toujours le voyage qui lui était promis, que Miss Menton Méditerranée attend toujours sa convocation pour la suite de la compétition. » Que faire pour lutter contre ce jeu de dupe ? Réglementer et contrôler ces compétitions, clame-t-on. Quant aux jeunes donzelles, elles sont invitées à ne s’aventurer dans ces concours « qu’avec les plus extrêmes garanties préalables ». Afin de ne pas se faire écharper gratuitement.
Happy birthday Nice-Cuneo
La ligne de train reliant les AlpesMaritimes au Piémont – alors à
l’arrêt, elle ne sera remise en fonction qu’en 1979 – célèbre cette année-là ses quarante ans. Le 30 octobre 1928, le ministre français des travaux publics l’avait en effet inaugurée aux côtés du ministre italien de l’économie. En 1968, quel bilan? Deux difficultés majeures subsistent : l’Italie ne veut être soumise à aucune taxation. L’exploitant n’a pas encore été choisi. « Il n’est pas un habitant qui ne sache tout des problèmes posés par la ligne. Pour qu’elle soit remise en service, des dépenses importantes devront être engagées. », résume-ton dans le journal. Sans que l’on sache vraiment si les aiguilles du temps avaient repris, depuis. Les Archives municipales de Menton. 2, rue Saint-Charles.Ouvertdumardiauvendredide9 hà12 het14h à17h. Tél. 04.92.10.50.28.