De Nice à Cannes, le poids
Marseille a son pôle média dans le quartier de la Belle-de-Mai. Toulon, sa plateforme Telomedia. À Cannes, un centre de postproduction complétera bientôt le campus universitaire Bastide Rouge
ÀCannes, l’audiovisuel en général et le cinéma en particulier sont un peu comme une deuxième nature. La ville accueille le Festival international du film depuis 1946. Le MIPTV depuis 1965. Le MIPCOM depuis 1985. Rendez-vous auxquels s’ajoutent le MIDEM depuis 1967, le Cannes Lions depuis 1954 et le tout nouveau CanneSeries. Appelé, selon le maire David Lisnard, à un bel essor, maintenant que sont loin derrière les « injonctions » de la rue de Valois, siège du « ministère de l’entre-soi Une fois ce cadre planté, on peut rappeler que la ville travaille sur un énorme projet. Cannes On Air. Réunion du Technopôle qui ouvrira ses portes à la rentrée prochaine sur le site de la Bastide Rouge, à Cannes-la-Bocca, et d’un Comptoir Provençal du Verre totalement repensé. Dans l’ancien Comptoir Provençal du Verre, le projet Cannes Avant-Garde, dédié à la postproduction des films qui seront réalisés dans la région. (DR)
Le Technopôle, avec l’Université Côte d’Azur, prendra la forme d’un campus des métiers de l’écriture offrant des formations de niveau
Bac+4/5. Ceci, à proximité du nouveau multiplexe Cineum, habillé par Rudy Ricciotti et financé par des fonds privés. À proximité aussi de la Cité
des entreprises, extension d’une pépinière lancée en 2014, où cohabitent déjà des startups. On parle, enfin, du plus grand plateau de tournage d’Europe, soit 8 000 m2, avec le soutien de la Caisse des dépôts. Et de l’hypothèse d’un musée du cinéma dans lequel des Chinois seraient prêts à mettre de l’argent…
Vers une holding azuréenne ?
L’autre vaisseau amiral de Cannes On Air, c’est le projet Avant-Garde, où deux investisseurs de Paris et Los Angeles comptent engager entre sept et dix millions d’euros dans le rachat, la rénovation et l’équipement de l’ancien Comptoir Provençal du Verre, avenue du Petit-Juas, à quelques pas du Palais des Festivals. Toute la postproduction d’une oeuvre de création y sera possible : montage, étalonnage, bruitage et doublage, effets spéciaux, sur près de 1 200 m2. Deux sites permettant, à terme, de « fabriquer » des films de A à Z. Entre Nice et Cannes, un projet ne risque-t-il pas de cannibaliser l’autre ? Non, assure David Lisnard, fier de son « écosystème » où, souligne-til, on trouve notamment «le plus grand festival culturel au monde» et « le plus grand centre des congrès de France hormis Paris». Deux atouts qui renforcent la notoriété d’une terre de tournage et contribuent à «la puissance de la marque Cannes». Il propose donc de «conjuguer les forces » pour offrir une offre maximale. «C’est totalement cohérent avec ce qu’il pourrait se passer, sur un format intermédiaire, à la Victorine», estime le maire de Cannes. «Si la Victorine rebondit, ce que je souhaite, ce sera un facteur de plus pour stimuler l’activité sur la Côte d’Azur. J’ai proposé à Christian Estrosi que l’on raisonne en holding. C’est-à-dire que l’on parvienne, de façon informelle, donc sans créer de charges structurelles,