Le prix de l’eau va baisser à Roquebrune!
À partir du 1er octobre, les factures vont baisser de 6 % pour les usagers roquebrunois. Le résultat d’une harmonisation des tarifs sur l’ensemble du territoire communautaire
La nouvelle a été actée, hier soir, lors du conseil communautaire de la Carf : les Roquebrunois pourront constater prochainement une baisse des tarifs de l’eau et l’assainissement sur leurs factures, puisque la surtaxe assainissement sera ajustée de 0,88€/m3 à 0,58€/m3 à partir du 1er octobre 2018. Soit une baisse du prix de l’eau pour l’usager de près de 6 %, passant de 5,27€/m3 à 4,97€/m3. L’annonce a été faite par le maire de Roquebrune-CapMartin et vice-président de la Carf, Patrick Cesari, qui a tenu à préciser qu’il s’agit là d’une « procédure d’harmonisation du coût de l’eau à échelle communautaire, comme la Carf en a déjà vécu à sa création avec les communes fondatrices, concernant notamment la taxe professionnelle ».
Un audit pour renégocier le contrat
Et d’ajouter que la Communauté d’agglomation de la Riviera française, qui exerce depuis le 1er janvier 2018 les compétences relatives à l’eau, l’assainissement et aux eaux pluviales urbaines, va procéder au contrôle de ce service – délégué à Veolia Eau - Compagnie générale des eaux – par l’intermédiaire d’un organisme d’audit pour améliorer son organisation et sa performance. D’autre part, le président a d’ores et déjà annoncé que les discussions entamées avec le délégataire, pour obtenir une révision du prix de l’eau dans la commune, se poursuivent. Il n’en fallait pas moins pour susciter la réaction immédiate de la conseillère communautaire Marie-Christine Franc de Ferrière (par ailleurs élue d’opposition sur la commune de Roquebrune) : «Effectivement, on arrive aujourd’hui à une baisse de notre taxe d’assainissement, mais cela fait neuf ans que je travaille sur le contrat de la DSP Veolia, assez abusif pour les finances de la commune… Nous avions en effet une taxe de 88 centimes hors taxe par m3 d’eau. Celle de Menton a un montant deux fois moins élevé. Nos réseaux
sont-ils deux fois plus en meilleur état qu’à Menton? Nous attendons donc maintenant avec impatience l’audit sur le contrat Veolia qui sera diligenté par la Carf, et c’est une excellente chose pour examiner les possibilités de renégociation », a affirmé l’élue. Qui a créé cet été avec des habitants une Association de sauvegarde de l’eau de la Carf (Asec) pour défendre les droits des usagers. «Je précise qu’une première étude a été faite en 2015 et que depuis, le groupe municipal auquel j’appartiens a écrit chaque année pour en demander le rapport, sans jamais l’obtenir… On nous a dit qu’il n’y en avait pas, or il existe bien et met en évidence des clauses abusives importantes, dont un taux de financement
de 6,5 %, alors que l’État avait mis en place en 2006 des financements pour les stations d’épuration à 3,9 %… En résumé, le contrat de cette station d’épuration signé par la commune pour 20 millions d’euros est passé à 26 millions d’euros au bout de huit ans… »
« Ici, on est au conseil de l’agglo »
Patrick Cesari a tenu à répondre à l’élue sur quelques points: « Concernant le taux à 6,5 %, on a demandé des précisions sur ce coût élevé qui mérite d’être renégocié… Au cours de ces 14 dernières années, nous avons consacré 16 millions d’euros d’investissements pour l’assainissement. Ce qui m’importe aujourd’hui, c’est d’avoir une nouvelle approche, c’est pourquoi j’ai cessé toute discussion avec Veolia il y a huit mois, puisque désormais c’est la Carf qui en a la compétence… » Loin de se terminer, le débat a enflé avec la prise de parole du 1er adjoint de Roquebrune-Cap-Martin, Richard Ciocchetti, qui a tenu à apporter à son tour quelques précisions à l’élue vindicative, surenchérissant sur le possible raccordement (à l’époque) de Roquebrune à la station d’épuration de Menton, alors estimé à 10,5 millions d’euros HT. «Comment une offre de raccordement a pu être balayée d’un revers de main en signant un contrat avec Veolia qui coûte une fortune aux Roquebrunois?» Réponse de Richard Ciocchetti : « Pour permettre le cheminement des effluents de Roquebrune vers Menton, il aurait fallu réaliser un bassin de 100 m3 pour les stocker et ensuite les acheminer avec des pompes au niveau de la mer. Une réalisation qui aurait coûté très cher, au moins le double des prévisions, et générer des nuisances bien plus importantes que la station d’épuration… » S’est alors élevée une voix dans la salle, celle de Michel Isnard, maire de Gorbio et vice-président de la Carf : «Ici, on n’est pas au conseil municipal de Roquebrune. Ne mélangez pas tout, Madame, ici on est au conseil de l’agglo. » Fin des discussions.