Cagnes :unshowà faire fondre l’asphalte!
Avec son équipe, Ultimate Burning, le stunteur (cascadeur) fou José Martinez s’apprête à mettre le feu au salon « Bécane Attitude » de Cagnes-sur-Mer, du 7 au 9 septembre, au cours d’un show mêlant acrobaties spectaculaires et dérapages contrôlés. Avant de faire gronder le moteur et d’entamer la piste à grands coups de burn, le passionné nous parle du stunt, une discipline atypique qui allie maîtrise technique, dépassement de soi et partage avec le public, qu’il a embrassé un peu par hasard. Rencontre avant un show d’anthologie.
Ta définition du stunt ? De l’acrobatie, littéralement. Le but, c’est de réaliser un maximum de tricks (figures) avec le plus de style. Dans le stunt, il y a plusieurs disciplines : le flat, un ensemble de figures très techniques inspirées du BMX ; le pinder, lorsque les roues sont au sol et le pilote se tient en équilibre sur le réservoir ou debout sur la selle ; et puis, le drift qui réunit toutes les façons de réaliser des dérapages contrôlés. On exploite autant la verticalité que l’horizontalité. C’est une bonne dose d’adrénaline ! Mais pour moi, le stunt, c’est surtout une source de remise en question permanente. Avant chaque spectacle, j’ai la boule au ventre. J’ai cette part de trac que je ne peux pas enlever. Le jour où je ne l’aurai plus, ce sera l’accident à coup sûr.
Qu’est-ce qui t’as orienté dans cette voie ? J’ai attaqué la moto à la fin de mes études. Je venais de décrocher mon diplôme de commerce, j’avais ans et j’ai commencé le circuit de vitesse et le Supermotard. Je suis tombé dans l’acrobatie un peu par hasard. Une roue avant, une roue arrière… Et j’ai compris que ça n’allait plus me lâcher!
Parle-nous de ton collectif, Ultimate Burning… Au départ, en , je faisais ça un peu dans mon coin. Petit à petit, des personnes m’ont rejoint dans la pratique du stunt. À la base, c’était un moyen de s’amuser et ça s’est professionnalisé autour de ce collectif. Avec mon bagage d’études, j’ai pu exploiter mes compétences en commerce, en communication, en marketing et en événementiel pour encadrer notre démarche. Aujourd’hui, Ultimate Burning réunit pilotes et ça fait ans qu’on organise des shows et qu’on participe à des spectacles dans toute la France. Je réalise que je fais le plus beau métier du monde.
Ça ressemble à quoi un show Ultimate Burning ? C’est un véritable show mécanique ! Avec la team, on est sur toutes les disciplines. Moto, quad, vélo… On prévoit deux à trois véhicules par pilote et on en change régulièrement. C’est difficile à décrire puisque dans notre démarche, on cherche toujours de nouvelles idées, de nouveaux tricks, de nouvelles chorégraphies. Pour nous, aucun spectacle ne doit ressembler à un autre. On veut qu’en trente minutes, le public en ait pris plein les yeux. En tout cas, je peux vous dire qu’on réserve quelques surprises pour Cagnes-sur-Mer ! Ton plus beau souvenir en stunt ? Il y en a beaucoup. Par exemple, on a fait le show à deux reprises au Stade de France avant des finales du Top , en et . C’était impressionnant ! Devant plus de personnes… J’avais vraiment la boule au ventre. Mais si je devait garder qu’un seul souvenir, ce serait celui de , au Futuroscope de Poitiers. On a roulé dans cet immense parc d’attraction avec des écrans géants qui retransmettaient le show en live. Je m’étais fait mal à l’épaule la semaine précédent ce spectacle mais l’adrénaline a compensé la douleur et la performance a été fabuleuse. Le public était debout dans les gradins, survolté. C’était magique !
Selon toi, le stunt souffre-t-il de l’amalgame qui peut être fait avec le rodéo urbain ? Je n’adhère pas aux rodéos urbains qui portent effectivement préjudice à tous les motards et à toutes les disciplines. Au contraire, organiser des événements encadrés et sécurisés renvoie une bonne image car c’est avant tout un spectacle qu’on propose. Au fil du temps, on s’est rendu compte que le public n’était pas fait que d’amateurs de moto. Mais qu’il était composé de jeunes, de moins jeunes, de tous les horizons, de à ans. On a appris à échanger avec eux, à travailler notre proximité avec ce public. Et il nous le rend bien !