Syrie : la Turquie passe à l’offensive, Erdogan inflexible
L’armée turque a pris, hier, une colline stratégique du nord-ouest de la Syrie lors de sa campagne contre une milice kurde alliée des États-Unis. Un acte qui tend les rapports entre Ankara et Washington. L’information a été communiquée par l’état-major turc, hier, au neuvième jour de son opération contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG). La Turquie mène depuis le 20 janvier une offensive dans la région d’Afrine (nordouest de la Syrie) contre les YPG, un groupe considéré comme « terroriste » par An- kara mais qui est l’allié de la coalition emmenée par Washington combattant le groupe État islamique (EI).
« La frontière sera nettoyée »
Malgré les tensions croissantes entre la Turquie et les États-Unis, deux alliés au sein de l’Otan, le président Recep Tayyip Erdogan s’est dit résolu à élargir l’offensive vers l’est, notamment à la ville de Minbej, où Washington a déployé des militaires. « Les terroristes ne pourront échapper à la fin douloureuse qui les attend, ni à Afrine, ni à Minbej », a-t-il déclaré lors d’un discours à Corum, au nord de la Turquie. «La frontière [syrienne] sera nettoyée ». Sur le terrain, les bombardements de l’artillerie (Photo AFP) et des avions turcs ont été plus importants que lors des jours précédents, selon une journaliste présente à la frontière. Les forces d’Ankara tentaient depuis neuf jours de capturer la colline de Barsaya, située au nord-est de la ville d’Afrine, mais avaient dû faire face à une résistance farouche et une météo capricieuse réduisant l’efficacité des frappes aériennes. Profitant du temps clair après plusieurs jours et pluie et de brouillard, l’aviation et l’artillerie ont pilonné dans la matinée la colline, avant un assaut mené par des membres des forces spéciales turques et des rebelles syriens armés par Ankara. (Photo AFP)