Le pervers de la gare de Monaco en prison
L’individu qui a comparu devant le tribunal correctionnel vendredi dernier, menotté et sacrément entouré par du personnel pénitentiaire à l’audience de flagrance, est pour le moins obsédé. Il n’a aucun scrupule à mettre sa main sur les parties intimes des femmes croisées sur le quai de la gare SNCF. Outre ces attouchements, le bonhomme a également tendance à lorgner l’entrejambe des dames en train d’uriner en passant sa tête sous la porte des toilettes ! Jugé pour outrage public à la pudeur, violences et infraction à mesure de refoulement en état de récidive, ce quadra d’origine roumaine, sans profession, a été condamné à une peine d’un an de prison ferme.
Les images vidéo accablantes
Dans le box, le prévenu n’a aucun respect pour la juridiction collégiale comme pour les victimes présentes à la barre. Il insulte même un compagnon venu soutenir son amie. De plus, malgré l’interprète à ses côtés, il s’exprime dans un langage incompréhensible mêlant le français, l’italien et le roumain. L’ensemble lui vaudra plusieurs rappels à l’ordre par le président Florestan Bellinzona, agacé. Globalement, le célibataire réfute toute mauvaise intention et agression. Au plus, affirme-t-il, c’est un déplorable concours de circonstances. Mais il y a les enregistrements de la vidéosurveillance. Les images, projetées dans le prétoire, ne laissent aucune place au doute sur le comportement du prévenu, ce lundi 15 janvier, à 17h58, sur le quai de la station ferroviaire. « Vous ne pouvez pas nier votre étrange conduite envers ces jeunes femmes, constate le magistrat. Elles vont se plaindre aux agents de ronde d’avoir subi des attouchements par une personne dont elles donnent le signalement. Une troisième vient déclarer en pleurs qu’elle s’est fait importuner aux toilettes. Les fonctionnaires repèrent l’homme correspondant au signalement et l’interpellent. Ils constatent son interdiction de territoire depuis 2011. C’est vous! Cela ne vous a pas suffi d’avoir été condamné deux fois en 2015 pour ne pas avoir observé la mesure de refoulement notifiée le 21 mars 2013 ? »
« Elles devraient être plutôt contentes »
Le récidiviste déballe son plan de défense. « Je voulais aller aux WC. J’ai confondu celui des hommes avec la partie réservée aux femmes. Comme mon mouchoir en tombant est allé sous la porte, j’ai voulu le ramasser. Je me suis aperçu qu’il y avait une personne… Quant aux dames que j’ai croisées sur le quai de la gare, c’est étrange d’avoir été choqué par mon geste. Certes, j’étais bourré. Mais elles devraient être plutôt contentes… Ce genre d’affaires n’existe pas dans les tribunaux roumains. Je viens juste de sortir du pénitencier de San Remo. Ne me faites pas retourner en prison… C’est une bêtise ! » Le président, assez remonté : « Vous appelez cela une bêtise ? Pour nous, c’est un délit. Vous trouvez rigolo de mettre la main sur le sexe d’une femme ? Vous avez été condamné sept fois en France pour vols, menaces et dégradations, violences. Sans compter celles pour vols en Roumanie… » Le prévenu est étonné qu’on lui rappelle son passé judiciaire : « J’ai déjà pourtant payé ma dette à la société dans ces affaires… »
« Un véritable prédateur »
Outre le rappel du comportement préoccupant du détenu, le premier substitut Olivier Zamphiroff souligne «les nombreux supports
vidéo-pornographiques qu’il transporte avec lui et une quête incessante de la vision des parties sexuelles féminines. Il encourt jusqu’à cinq ans de prison. Nous sommes devant un véritable prédateur qui se rassasie d’images. Il avait déjà été interpellé le 26 juillet 2012 pour caresses et attouchements sur une dame. Aujourd’hui, il se présente en victime. Il ose encore dire que tout le monde s’en prend à un homme fatigué et alcoolisé. Alors, la peine doit être de dix-huit mois pour qu’il ait le temps de réfléchir sur son attitude hostile ». Le tribunal réduira à un an les réquisitions du ministère public.