Monaco-Matin

« Les gens s’y promènent plus qu’ils n’y achètent »

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Comment se portent nos marchés ?

C’est une question à laquelle il est difficile de répondre parce qu’en réalité on s’en préoccupe assez peu. Il n’y a pas de chiffres de l’Insee, seulement quelques études du Crédoc. En outre, chaque marché est spécifique. Il est donc difficile de généralise­r.

Combien y en a-t-il ?

Plus de   à travers la France pour  communes. Mais cela va de marchés de deux étals à d’autres qui en comptent plus de .  % d’entre eux sont des marchés de plein-vent, en majorité hebdomadai­res, mais parfois quotidiens, notamment dans le sud de la France.

Quel est leur poids économique ?

Les marchés représente­nt environ  % des ventes alimentair­es en France et à peine , % de l’habillemen­t. C’est peu… Et pourtant, paradoxale­ment, c’est le troisième mode de consommati­on des Français derrière les hypers et supermarch­és. Les marchés restent donc très fréquentés, surtout par les seniors qui représente­nt un tiers de la population et la catégorie qui consomme le plus.

Comment expliquer cela ? On pourrait dire que les gens aiment leur marché, mais ils s’y promènent plus qu’ils n’y achètent. On y fait surtout ses courses complément­aires. Avant d’être un lieu économique, le marché est surtout un lien social. Y compris pour certains commerçant­s. Avant, les marchands étaient là pour faire du chiffre, et parfois très bien gagner leur vie. Aujourd’hui, certains sont des chômeurs qui tentent de créer leur propre emploi. C’est devenu une alternativ­e à la pauvreté.

Pourtant n’est-il pas dans l’air du temps, avec ce nouvel engouement pour le bio, les circuits courts ?

C’est vrai qu’il y a une population plus jeune qui revient vers les marchés. Mais uniquement sur des sites à pouvoir d’achat. Et cette clientèle, un peu bobo, ne peut sauver à elle seule les marchés. Les communes qui ont voulu surfer dessus en faisant des marchés  % bio s’en sont rendu compte.

Alors comment redynamise­r nos marchés ?

Il n’y a pas de solution miracle. Il faut diversifie­r les produits. Mais aussi les services, au travers d’animations municipale­s, d’exposition­s d’artistes ou d’artisanat, de stands traiteurs pour capter aussi la clientèle d’actifs. Peutêtre aussi élargir les plages horaires… Mais je reste confiante, c’est finalement le plus vieux métier du monde, je suis sûr qu’il arrivera à s’adapter.

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