«Jenedoutepas»
Battu lors de ses deux derniers combats, Jérôme Ardissone retourne sur le ring, demain soir à Leyrit. En jeu ? Une ceinture mondiale. Ne comptez pas sur le Niçois pour céder à la pression
Engagé demain soir dans un combat pour le titre mondial dans une nouvelle catégorie (- kg) après avoir très peu combattu ces deux dernières années, Jérôme Ardissone se confie sur ce combat particulier lors duquel il pourrait dépasser le palmarès de son père (Edmond). Si l’enfant chéri du full contact niçois laisse toutes les éventualités ouvertes, ce duel, devant son public, pourrait aussi être son dernier.
Comment abordez-vous ce combat? Sereinement. La préparation a été bonne, je ne me suis pas blessé. Ça fait longtemps que ça ne m’était pas arrivé et que je ne m’étais pas senti aussi en forme, mentalement et physiquement.
Et le changement de catégorie, comment le vivez-vous? Comme un soulagement. Ça me fait moins de régime, j’avais de plus en plus de mal à rester à kg. Ça faisait plus de ans que je boxais à ce poids-là. Même à kg, c’est pas mal de sacrifices, mais c’est plus facile. Ça me fatigue beaucoup moins au niveau de la nutrition.
Je l’ai beaucoup mieux vécu pendant la préparation.
« Pas forcément mon dernier combat »
Qui dit changement de catégorie, dit changement d’adversaires… C’est vrai, mais l’an dernier à Monaco j’ai combattu contre un adversaire qui faisait cm de plus que moi. Là, en kg, j’ai quelqu’un qui fait ma taille, donc ce n’est pas
forcément plus mal. Quand j’étais jeune, je suis monté jusqu’aux kg, donc ça ne me fait pas peur. Ma préparation, je la fais toujours avec des adversaires plus lourds que moi. C’est un nouveau challenge, c’est motivant. Ça peut me permettre de gagner une ceinture dans une catégorie supérieure.
Vous restez sur deux championnats du monde
perdus. Etes-vous revanchard ? Je reste sur deux défaites, mais je ne doute pas. Je sais pourquoi j’ai perdu, notamment pour la première. En trois ans, j’avais enchaîné beaucoup de combats. J’étais usé physiquement et psychologiquement, c’est pour ça qu’il y avait eu des blessures. Là, j’ai fait une coupure et je reviens plus motivé que jamais, prêt à gagner. Ne pas combattre pendant plusieurs mois a-t-il permis de vous régénérer… C’est ça, ça m’a permis de faire une pause, de profiter un peu. C’est beaucoup de sacrifices, et au bout d’un moment la tête et le corps ont besoin de souffler. J’avais besoin de me faire plaisir. C’est qui m’a permis de bien me remotiver pour repartir dans cette préparation et ce combat.
Gagner ce titre vous permettrait aussi de dépasser le palmarès de votre père, Edmond. En avez-vous parlé avec lui ? Pas une seule fois. C’est dans sa tête, c’est dans un coin de la mienne aussi. Ça fait une motivation supplémentaire pour me dépasser encore plus. Samedi, il sera derrière moi.
Tout comme votre public… Exactement. C’est une fierté en tant que Niçois. Je suis très attaché à mes valeurs, fier d’être Niçois. Ma vie est ici et sera ici quoiqu’il arrive. C’est vraiment une fierté d’avoir ce public niçois derrière moi, c’est super motivant.
Ça vous rajoute un peu de pression ? Pas du tout, ou alors positive. Avoir beaucoup de monde derrière moi me permet de me motiver encore plus. Plus il y a de pression, meilleur je suis.
Des bruits disent que l’issue de ce combat pourrait déterminer la suite de votre carrière. Est-ce vrai? Pas forcément. Ça se fait au jour le jour. Peut-être que ça sera mon dernier combat, ou s’il y a quelque chose d’intéressant derrière pourquoi pas repartir sur autre chose. C’est sûr que le combat n’influencera pas la suite de ma carrière. Ça peut être le dernier, comme ça peut ne pas l’être.