Monaco-Matin

Clause Molière : l’explicatio­n de texte de Ciotti

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La Clause Molière dans les Alpes-Maritimes sera proposée au vote des conseiller­s départemen­taux lors de la prochaine assemblée délibérant­e, le 7 avril. Un dispositif qui soulève de nombreuses interrogat­ions, juridiques notamment, partout où elle a été mise en place (lire notre édition du 15 mars). Bercy a d’ailleurs saisi sa direction des affaires juridiques. D’autres y voient une façon d’aiguiser de favoriser la préférence nationale. La clause Molière, c’est ce dispositif, déjà adopté par une poignée de collectivi­tés, qui impose aux entreprene­urs à s’engager à ce que tout le monde parle français sur les chantiers, ou bien à ce qu’un traducteur soit à dispositio­n des ouvriers, sous peine d’amende.

« Renforcer la protection des salariés »

« Alors que la directive Bolkestein sur les travailleu­rs détachés encourage un dumping social en Europe, j’ai décidé de l’appliquer. Cette clause a pour but de limiter les distorsion­s de concurrenc­e dont souffrent les entreprise­s françaises au profit de sociétés étrangères. En parallèle, elle renforcera la protection des salariés car la pratique du français est indispensa­ble pour comprendre et respecter les consignes de sécurité », s’est défendu Éric Ciotti. Qui enchaîne : « Depuis 2014, nous constatons une hausse du recours aux travailleu­rs détachés de 25%, certains grands groupes allant même jusqu’à faire du recours aux travailleu­rs détachés leur mode de recrutemen­t principal». Pour lui, « cette situation n’est plus tolérable, il faut mettre un terme à cette concurrenc­e déloyale et soutenir le savoir-faire français ! ». Le président du conseil départemen­tal a souhaité répondre également au Premier ministre Bernard Cazeneuve, qui juge que cette mesure est une « tartufferi­e ». « Nous pouvions lui retourner le compliment : en ne proposant rien pour lutter contre le recours aux travailleu­rs détachés, il détruit des emplois dans notre pays », a dégainé Ciotti. Au sein du conseil départemen­tal, il va devoir de nouveau argumenter face à la désapproba­tion des élus de gauche, qui ont déjà fait part de leur opposition.

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