Marine Le Pen et son père visés par le fisc et la justice
Ils sont soupçonnés d’avoir largement sous-évalué leur patrimoine immobilier
Décidément, jamais campagne présidentielle en France n’aura autant été placée sous le signe des affaires politico-financières. Hier, outre François Fillon et Emmanuel Macron (lire par ailleurs et cidessous), c’est Marine Le Pen qui s’est à nouveau retrouvée sous le feu des projecteurs. Déjà visée par des soupçons d’emplois fictifs parmi les assistants parlementaires d’eurodéputés FN, la présidente du parti d’extrême droite ferait l’objet, selon Le Monde, de deux procédures de redressement fiscal. En cause : le patrimoine immobilier qu’elle détient avec son père, Jean-Marie Le Pen, et qui serait largement sous-évalué.
Deux propriétés concernées
Il s’agit, d’abord, du célèbre domaine familial de Montretout, à Saint-Cloud (Hautsde-Seine). A travers une société civile immobilière, le fondateur du Front national en possède 75%, le reste étant détenu par Marine Le Pen (12,5 %) et sa soeur Yann (idem). Problème : alors que sa valeur déclarée à l’administration fiscale est de 2,5 millions d’euros, la réalité se situerait aux alentours de 5 millions d’euros selon Bercy, voire nettement plus (le journaliste Olivier Beaumont assure dans son livre Dans l’enfer de Montretout qu’elle a été évaluée en 2006 à 6 millions d’euros, et qu’elle vaudrait désormais 9 millions d’euros). Dans cette affaire, une procédure de conciliation est en cours, qui pourrait déboucher sur un accord entre les deux parties d’ici à la fin du mois. Second point de désaccord entre le Trésor public et la famille Le Pen : une demeure à Rueil-Malmaison (également dans les Hauts-de-Seine), rachetée par Marine Le Pen, avec l’aide de sa soeur Yann et de son père, à Jany Le Pen, épouse de ce dernier. Elle serait également sous-évaluée, selon le fisc, ce que conteste la présidente du FN. Celle-ci assure au passage qu’elle a, pour cette acquisition, eu recours à un emprunt, précision d’importance car cela pourrait lui éviter de se retrouver assujettie à l’impôt sur la fortune – elle ne l’est pas actuellement, mais pourrait le devenir du fait de la réévaluation de ces biens.
Enquête en cours
Le quotidien du soir rappelle Le Canard enchaîné,
«en aucun cas une affaire Macron. C’est une affaire Business France»,
ou à son cabinet». Business France». par ailleurs que Bercy n’est pas seul à s’y intéresser. Saisi par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, le Parquet national financier a en effet ouvert une enquête préliminaire en janvier 2016 au sujet des mêmes faits : père et fille auraient procédé à la même sous-évaluation sur leurs déclarations de patrimoine, auxquelles ils sont tenus en tant qu’eurodéputés. Des faits, s’ils étaient avérés, passibles de 3 ans de prison et de 45000 euros d’amende, voire d’une interdiction de droits civiques pour 10 ans aux maximum, et de l’interdiction d’exercer une fonction publique. «n’incombait aucunement au ministre «sont totalement hors de cause» «c’est un dysfonctionnement de