Post-humanisme, le sujet qui bouscule les idées Le débat
Le post-humanisme attire ou révulse. Fondamental pour notre société, le sujet donne à réfléchir. Il était au coeur de la conférence 2017 de l’Azur Festival Films d’Entreprise
Lechirurgien et business angel Laurent Alexandre en est convaincu: aujourd’hui est né un être humain qui vivra mille ans. Les progrès réalisés par les biotechnologies en ce XXIe siècle lui permettent de l’affirmer. La lutte contre lamort est engagée dans la Silicon Valley et elle est en pleine accélération. Le post-humanisme, fusion de l’homme et de la machine, et son cousin le transhumanisme, défenseur de l’homme augmenté par la technologie ont fait leurs adeptes et leurs anti à Nice lorsde laconférence annuelle de l’Azur Festival Films d’entreprise. C’était le but de l’association: provoquer le début d’une réflexion individuelle sur le sujet. Les cinq idées à retenir du débat.
. Tuer la mort: le combat de Google
Google est l’undes fers de lance du post-humanisme. Son projet est de tuer la mort. L’entreprise possède déjà un tiers de l’expertise de l’intelligence artificielle du monde. Qu’il s’agisse de voiture, maison, médecine, robotique, le moteur de rechercheaacheté 171 sociétés qui travaillent en la matière. Mais l’ingénieur brevets Gérard Bonneau le souligne: Googlen’est pas seule, d’autre comme IBM et Microsoft s’y intéressent de très près. Sur 8000 brevets déposés par IBMen2016, 2700 concernent l’intelligence artificielle.
. La France en retard
La France est très en retard sur le marché de la robotique et de l’intelligence artificielle. Elle a tant échouéàprendreposition qu’elle est absente de ce bac à sable technologique. Nous contenteronsnous des miettes de la robotique?
. Comment encadrer?
La question n’est plus de savoir si l’intelligence artificielle sera ou ne sera pas, mais comment l’encadrer. Même Google a son comité d’éthique pour réfléchir àson pouvoir. En 2016, avec Amazone, DeepMind, Facebook, Microsoft et
IBM, il a créé Partnership on Artificial Intelligence, une organisation à but non lucratif principalement axée sur l’éthique. Le but avoué est de recommander des bonnespratiques et d’étudier des angles comme la technologie, la transparence ou la collaboration entre les hommes et les machines.
. Quelle société demain?
Dans l’hybridation de l’homme et de la machine, où la limite sera-telle mise? Pour la philosophe Lau- rence Vanin, ledésir d’éternité est aussi vieux que l’homme. Descartesparlait déjà du corpsmachine. L’homme carencé rêved’être augmenté. Avec l’homme transformé, la question est: que restera-il de l’ordre du vivant? Demain, peutêtre la mission d’enfantement ne sera-telle plus attribuée à lamère et l’éducationdépendra-t-elle d’un logiciel intégré à l’enfant.
. Les Français et la science
Comme Jacques Testard, le père du bébé-éprouvette, le médecin Thierry Gittardpense qu’il faut réconcilier les Français avec la science. Sauf qu’aujourd’hui, Jacques Testard s’affiche dans le camp des bioconservateurs, antitranshumanisme. En France, en technosciences, on est passé du principe de responsabilité, à celui de précaution et maintenant à celui d’innovation. Pour le père d’Amandine, ça change tout. Une position qui laisse à réfléchir...