MEETING DE NICE (GOLDEN TOUR CAMILLE- MUFFAT) Copains de bassin
Jordan Coelho et Damien Joly, tous les deux pensionnaires du Pôle France d’Antibes, sont autant amis qu’ils sont ambitieux dans les bassins. Une relation qui les tire toujours plus haut
Àla sortie de son 400mnage libre, Damien Joly a l’esprit ailleurs et la tête dans le guidon. Alors quand on évoque avec lui son amitié avec Jordan (Coelho), sa réponse tombe à l’eau. Il se lance sur son adversaire du jour. Un autre Jordan, Pothain cette fois. Il a pourtant bien plus à dire sur le premier du nom. Partenaires d’entraînement au Pôle France d’Antibes sous la houlette de Franck Esposito, ces deux-là se connaissent par coeur. Le spécialiste du demi-fond, licencié dans le même temps à Montpellier, confirme: « C’est un de mes meilleurs amis. On s’est rencontrés il y a dix ans lors d’un stage en équipe de France minimes à Toulon. Que ce soit en club ou en sélection, on partage toujours la même chambre » .
« On s’aide au quotidien »
Souvent adversaires lorsqu’ils étaient plus jeunes sur le 400 m 4 nages, les deux nageurs ne concourent aujourd’hui plus du tout dans les mêmes disci- plines. Jordan Coelho s’est spécialisé dans le papillon alors que son compère antibois brille dans les séries d’endurance. Mais cela ne les empêche pas de se ‘‘challenger’’ à l’entraîne- ment. « On est toujours en train de demander au coach de nous faire nager ensemble, rigole Coelho. Damien me pousse à donner le meilleur de moi-même, je veux absolument le battre. C’est un des meilleurs nageurs que je connaisse. Il donne toujours tout. » Une rivalité saine qui tire les deux amisde24ans vers le haut. Cet été, ils ont participé ensemble aux Jeux Olympiques de Rio. Avec des fortunes diverses pour les deux colocataires. Pour sa deuxième participation, Damien Joly a battu le record de France du 1500 m nage libre et s’est qualifié pour la finale. Jordan, lui, n’a pas pu passer le cap des demies. Mais, il est fier de son camarade. « J’ose croire que j’ai ma part de responsabilité dans ce qu’il a accompli. On s’aide au quotidien, on a les mêmes objectifs, donc on se comprend plus facilement. » Dans un sport aussi exigeant que la natation, cette amitié est une bénédiction qui éloigne les risques de lassitude entrevue ces derniers temps chez des nageurs dumême âge. Pas faits de la même trempe, Coelho et Joly ont trouvé dans leurs différences un équilibre. « On n’a pas du tout le même caractère. Je suis plus calme, et Jordan beaucoup plus fougueux. On se complète bien, confie Joly. Si leur prochain objectif est de faire un résultat aux championnatsdumondede Budapest en juillet, l’esprit des deux athlètes est déjà tourné vers les Jeux de Tokyo en 2020. Une Olympiade qu’ils devraient, si tout se passebien, vivre encore une fois dans la même chambre.