Syrie: François Hollande lance « unultimatum humanitaire »
François Hollande a lancé, hier, un « ultimatum humanitaire » au régime syrien, se joignant à plusieurs ONG actives dans le pays qu’il venait de recevoir à l’Élysée, sans toutefois préciser les termes de cet ultimatum. « Il y a urgence » , a souligné le chef de l’État. L’ultimatum est « la volonté de ces organisations » humanitaires et « la nôtre » , a indiqué M. Hollande, dénonçant la « responsabilité directe du régime syrien et de ses soutiens ». « Si l’ultimatum n’est pas entendu, il y a des responsabilités qui devront être appelées » , a ajouté le président. François Hollandeaévoqué, hier, un « sentiment de révolte » face au « contexte dramatique » en Syrie où les forces du régime sont sur le point de reconquérir la totalité d’Alep, alors qu’ellesont perdu le contrôle de la cité antiquedePalmyre, reprise par l’organisation Etat islamique (EI). « Ce que nous connaissons des bombardements inces- sants qui s’y produisent crée une émotion partagée mais surtout un sentiment de révolte par rapport à cette répétition de massacres à Alep dont la population est la cible » , a déclaré le chef de l’Etat français au côtédu représentant de l’opposition syrienneRiadHijab qu’il venait de recevoir à l’Elysée.
« Il n’y aura pas d’impunité »
Le « premier devoir est humanitaire » , a souligné Fran- çois Hollande, appelant de nouveau à la création de « couloirs humanitaires (...) pour permettre l’évacuation de la population d’Alep et l’alimentation de celle qui resterait ». Mais « il ne peut pas y avoir une solution sans qu’il y ait un cessez-le-feu » puis, «à terme, une solution politique » , a réaffirmé François Hollande. Selon lui, « le régime (de Bachar al-Assad) croit avoir gagné une partie alors qu’il a simplement gagné une horreur supplémentaire » lors de la reconquête d’Alep. « Il n’y aura pas d’impunité par rapport à ce qui se passe en Syrie et à Alep » ,a encore averti le chef de l’Etat français avant de promettre à l’opposition syrienne « le soutien de la France » . « Sachez-le, nous ne vous abandonnerons pas » , a-t-il lancé à l’adresse de son hôte syrien.
Des corps qui jonchent les rues
Riad Hijabacondamnépour sa part une « catastrophe humanitaire terrifiante » évoquant les corps qui jonchent les rues et que l’on ne peut enterrer ou les blessés qui perdent leur sang et meurent. « Si Bachar et ses alliés croient qu’une avancée militaire dans certains quartiers d’Alep signifie que nous ferons des concessions sur les buts de la révolution, ça ne marchera pas » , a-t-il cependant prévenu, « nous n’allons pas marchander. »