Coup de froid
Battue à Caen, l’équipe de Lucien Favre a enchaîné une deuxième défaite de suite. Sa première en Ligue 1 cette saison, qui met fin à son incroyable série
Il fallait bien que ça s’arrête un jour et ça s’est, donc, fini à Caen. Ce n’était pas ce qui était prévu, mais le Gym avait-il prévu d’être là, tout en haut de la Ligue 1, après douze journées ? Pas vraiment. Alors, il est inconcevable, impensable et même interdit de tout jeter, mais on a le droit de penser très fort qu’il nepeut pas se permettre de jouer une mi-temps sur deux et encore moins de se prendre pour ce qu’il n’est pas encore, à savoir un cador de la Ligue 1. Dans le froid normand, il a bafouillé son football face à une équipe de copains, pas copine avec lefootball, mais terriblement solidaire et généreuse. A l’issue du match, dans le vestiaire caennais, c’était même crampes pour tous ! Que les Niçois soient remontés contre l’arbitre, coupable d’avoir sifflé un penalty inexistant juste avant la mi-temps, ça peut s’entendre. Or, ce n’est pas M. Hamel quiamultiplié les mauvais choixdans le camp caennais, ni M. Hamel qui a été incapable de trouver la faille au coeur de l’une des pires défenses de Ligue 1. « Je ne suis pas surpris, a lancé Lucien Favre, dans une formule qu’il ressort chaque soir de défaite. On gagnait des matchs, tout le monde trouvait ça fantastique, mais on n’a pas toujours tout maîtrisé. C’est mon rôle, mais je ne me suis jamais enflammé. » Si le Gymest tombé en Normandie, il ne le doit qu’à lui et, notamment, à son incapacité à accepter et relever le défi physique lancé par une équipe de Caen qui jouait déjà une partie de sa saison. Au milieu, Seri, Cyprien et Belhanda se sont fait secouer et n’ont jamais eu la force de remettre le collectif à l’endroit. Devant, Balotelli, qui disputait son premier match loin de Nice en Ligue 1, et Plea ont fini par perdre patience et les pédales. Le passage en 4-4-2 losange en seconde période a eu le mérite de redonner un peu plus de clarté à l’ensemble, mais à l’arrivée, ça n’a pas eu les effets escomptés. « Ça n’a rien à voir avec la fatigue » ,a glissé Favre, qui a vu son équipe menée pour la troisième fois cette saison en L1, après Montpellier et Marseille. « On n’a pas trouvé les solutions » , a confié Younès Belhanda. Du coup, on a vudes Niçois nerveux, coupables de gestes déplacés, symboles d’un manque de flegme et de recul.
Sans Balotelli à Saint- Etienne !
« On a un peu tout confondu, même si c’était mieux en seconde période, a reconnu Dante. On doit apprendre à garder notre calme. » Un constat qui rejoignait la pensée de Lucien Favre. « Il faut que l’on reste plus clair, a-til analysé. On veut parfois
aller trop vite vers l’avant. On a joué de manière précipitée, ce qui a favorisé notre désorganisation. » Après six victoires de suite en Ligue 1, le Gym a rendu une copie dans la lignée de celle bâclée en milieu de semaine contre Salzbourg. Un premier coup d’arrêt sous Favre, qui s’explique aussi par la nouvelle place du club sur l’échiquier du football français. « Nice est premier, tout le monde veut nous battre » , a résumé le coach niçois. Ce sera encore le cas dans deux semaines à Saint-Etienne (dimanche 20 novembre, 20h45) dans une ambiance que l’on imagine déjà incandescente. Unmatch auquel ne participera pas MarioBalotelli, averti pour la troisième fois lors de sesquatre derniers matchs de la Ligue 1 et donc suspendu pour le déplacement chez les Verts. C’est bien dommage pour Canal Plus… et pour le Gym.