Grèvedans le secteur hospitalier demain
Une « vague blanche » en perspective? Les infirmiers, mais aussi les aides-soignants, les agents administratifs et autres personnels hospitaliers sont appelés à se mobiliser demain contre la dégradation de leurs conditions de travail et les pressions budgétaires, sources d’un « rasle-bol » grandissant, selon leurs syndicats. Cette journée de grève nationale décidée par l’intersyndicale FO-CGT-SUDde la fonction publique hospitalière, à laquelle se sont greffées la CFTC et près d’une vingtaine d’organisations d’infirmiers salariés et libéraux, doit s’accompagnerde rassemblements partout en France. « Les conditions de travail se dégradent considérablement » , explique Mireille Stivala, secrétaire générale de la fédération CGT « Santé et actionsociale », « cela ne peut plus durer » . « On est en compression budgétaire perma- nente depuis une dizaine d’années » , renchérit Jean Vignes, sonhomologue de SUD Santé Sociaux. « Il y a vraiment une exaspération prégnante à l’hôpital, partagée » par toutes les catégories de professionnels, souligne de son côté Denis Basset (FO), rappelant que l’intersyndicale de praticiens Avenir Hospitalier, entreautres, soutient le mouvement. Fermetures de services, manque de personnels, accroissement de l’activité, course à la rentabilité: les facteurscontribuant aumalêtre, voireàl’épuisementdes personnels, sont nombreux, selon leurs représentants.
Plusieurs suicides l’été dernier
« On voit des gens en pleurs dans les services parce qu’ils ont peur demal faire leur travail » , témoigne Marie, aidesoignante de 38 ans dans le Loiret. « Cela devient de plus en plus dur de se concentrer sur les patients » , déplore-telle, soulignant le décalage entre les exigences des directions et la réalité du terrain. Les suicides de plusieurs soignants cet été, dont au moins cinq infirmiers, ont mis en lumière un malaise profond, selon l’intersyndicale, qui affirme que les drames « se multiplient » , certains restant « sous silence » . Elle réclame pêle-mêle « l’arrêt des fermetures de lits et des suppressions de postes » , l’abandon du plan d’économiesde3,5milliards d’euros sur trois ans d’ici 2017, ou encore « l’abrogation de la loi Santé » qui a instauré les groupements hospitaliers de territoire, faisant craindre des restructurations. Autant de revendications déjà anciennes, mais plus que jamais d’actualité.