« Monaco et le Grand Prix sont indissociables »
L’Autrichien Hannes M. Schalle prépare un documentaire sur la course. Mais, au fond, il veut surtout parler de Monaco, du pays et de son histoire. Explications entre deux interviews
Hannes M. Schalle s’apprête à interviewer un sommelier. A priori, rien de très surprenant, dans le cadre d’un documentaire. Sauf quand le film qu’il prépare traite du GrandPrix de Monaco. Mais au fond, il va être question de beaucoup plus de choses que de la course. Hannes M. Schalle s’intéresse à l’humain. Et pour lui, parler du GrandPrix, c’est parler de la Principauté. Alors, il va à la rencontre d’habitants, du pêcheur, d’un concierge d’un grand hôtel, d’un jardinier… « On discute du Grand Prix, de la Principauté… et ils me disent ce qui fait Monaco » , restitue-til. Ce qu’il lui faut pour réaliser « un film qui ne vieillira pas, qui racontera l’histoire de Monaco et de la course » .
À « la moitié » du tournage
Pour son film, le Grand Prix est « un cadre » , explique Hannes M. Schalle, en sirotant un Coca Zéro, en terrasse, face au port. Son sujet, vraiment, c’est l’histoire de la Principauté depuis que des bolides ont commencé à filer en ville, en 1929. Ou « comment Monaco a évolué depuis le premier Grand Prix » , reformule-t-il en enlevant ses lunettes de soleil. De toute façon, il n’avait pas vraiment le choix. « Monaco et le Grand Prix sont indisso- ciables » , dit-il. Et il ne voulait pas réaliser un film uniquement sur la Formule 1. « Si vous faites un film sur la course automobile, vous vous adressez à un public très restreint, pose-t-il. Et les courses sont devenues ennuyeuses. Je suis un peu cynique mais c’est devenu très sécurisé, les voitures ne font plus de bruit, ne sentent plus » . Hannes M. Schalle veut aussi aborder d’autres aspects. Tout ce qui fait que le Grand Prix est plus qu’un Grand Prix. « C’est un fait de société, un événement social, une occasion de faire du business, une immense opportunité de se faire du réseau, égrène-t-il. Bien plus que dans n’importe quel autre Grand Prix » . L’idée lui trottait dans la tête depuis un moment. Tout a démarré il y a deux ans et quelques, après avoir écrit un script autour de la rivalité entre les pilotes James Hunt et Niki Lauda. Il a aussi signé un film sur le second, Lauda: The Untold Story. Puis un autre consacré au circuit de Nürburgring – The Green Hell, dont la sortie est programmée en février prochain. « Et puis des journalistes m’ont dit: “Pourquoi tu ne ferais pas une série de films? ” J’ai répondu que j’y réfléchirai. J’ai discuté avec beaucoup de monde dans le milieu de la course automobile et ils m’ont dit qu’ils me fourniraient des contacts, des ima- ges… Alors j’ai commencé ma série de documentaires sur le sport automobile. Pour moi, Monaco était le premier film à faire, parce que c’est le circuit le plus unique au monde. L’an prochain, je fais Silverstone [en Angleterre, N.D.L.R.] » . En attendant, Hannes M. Schalle estime en être à « lamoitié » du tournage qui a démarré le8 mai dernier et doit s’achever avec le prochain Grand Prix. Il espère une présentation au Sportel 2017. La « convention internationale du sport business et des médias » à Monaco doit se dérouler en octobre prochain. Autrement dit: le film n’est pas encore sorti. Mais le réalisateur sait déjà comment il démarrera. Avec des scènes tournées à l’heure du laitier, « quand Monaco s’éveille » . Comme pour bien souligner qu’il est question du pays.