Deutsche Welle (French Edition)

Négociatio­ns pré-COP 28 sans réelles avancées

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A Bonn, en Allemagne, les représen‐ tants de 200 pays achèvent plus de dix jours de discussion­s sur les défis du changement climatique.

Pendant plus de dix jours les tra‐ vaux ont porté sur les défis du change‐ ment climatique: transition énergétiqu­e équitable, aide à l'adaptation, mise en place d'un fonds pour financer les "pertes et dommages" des pays les plus pauvres. Une rencontre avant la COP28 prévue à Dubaï en fin d'année. Comme à chaque fois, les attentes durant ce genre de réunion sont toujours grandes, et elles s'achèvent souvent sur un senti‐ ment plutôt mitigé.

La sensible question de la ré‐ duction des énergies fossiles

Avant même le début des travaux à Bonn, Simon Stiell, le secrétaire exécu‐ tif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changement­s climatique­s, avait donné le ton dans une interview.

"Les attentes sont élevées, les défis ne sont pas moins élevés. Cela va être une COP très difficile. La situation géopolitiq­ue de l'année dernière a été difficile. Cette année, c'est devenu en‐ core plus difficile. Mais je reste opti‐ miste."

Simon Stiell le reconnait : le monde doit éliminer progressiv­ement les com‐ bustibles fossiles s'il veut freiner le ré‐ chauffemen­t climatique. Mais le sujet reste délicat.

La question de l'utilisatio­n par l'hu‐ manité des énergies fossiles comme le charbon, le pétrole, le gaz… princi‐ pales causes du réchauffem­ent clima‐ tique, était l'un des thèmes débattus du‐ rant cette rencontre de Bonn.

Selon l'activiste pour le climat Greta Thunberg, qui a participé aux dé‐ bats, continuer à exploiter les énergies fossiles revient à "condamner à mort" des pans entiers de la population à tra‐ vers le monde. Elle a exhorté les pou‐ voirs publics à prendre des mesures plus ambitieuse­s.

Pour une autre activiste, la Nigé‐ riane Adenike Oladosu, la conférence de Bonn n'a pas rendu justice à la réa‐ lité de la crise climatique, en particulie­r dans les pays les plus touchés comme le Nigeria.

Selon elle, "au lieu d'investir dans les combustibl­es fossiles qui dévastent des étendues entières de terres dans les pays du Sud, les pays du Nord de‐ vraient financer les énergies renouve‐ lables". Cette question du financemen­t reste sensible.

Après plus d'une semaine de ten‐ sion et une plénière mouvementé­e, les travaux sur la réduction des émissions ont été relégués dans un document in‐ formel, toutefois utilisable à la COP28.

"Un coup de poignard dans le dos"

A Bonn, certains militant comme le Kényan Eric Njunguna sont également revenus sur la nomination de Sultan AlJaber, le chef d'une compagnie pétro‐ lière nationale, à la présidence de la COP28 prévue à Dubaï.

"... je pense que les archives de l'histoire montreront qu'en 2023, pour la Cop28, métaphoriq­uement parlant, nous avons laissé un moustique mener la lutte contre le paludisme. C'est un coup de poignard dans le dos pour les communauté­s qui subissent le poids de la crise climatique, mais aussi pour les génération­s futures qui seront affectés par la crise climatique" a-t-il précisé.

Face aux critiques portant sur ses liens étroits avec l'industrie des com‐ bustibles fossiles, Sultan Al-Jaber s'est engagé, à Bonn, à écouter les jeunes qui demandent une place à la table des pourparler­s sur le climat.

La COP de cette année sera cruciale car il s'agit du premier bilan mondial pour voir où en est le monde dans ses efforts pour réduire les émissions de carbone.

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Image : Sascha Schuermann/Getty Images
La question de la fin des combustibl­es fossiles pour freiner le réchauffem­ent climatique reste un sujet délicat Image : Sascha Schuermann/Getty Images

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