Mountain Wilderness mobilisé pour nettoyer la nature
Ce dimanche matin, une trentaine de bénévoles de l’association Mountain Vilderness ont débarrassé la nature à Prémanon d’un vieux grillage dangereux pour les animaux.
Parsemés dans les pré-bois de la forêt de Prémanon, trentecinq bénévoles Belges, Bretons, Savoyards et Jurassiens de Mountain Wilderness, association nationale de protection des montagnes, sont à l’oeuvre en ce dimanche matin.
Équipés de cisailles, casques de chantiers, gants et bottes, ils sont en train de retirer un grillage long de presque un kilomètre et les vieux poteaux qui l’ont porté. «Il a déjà fallu trois semaines pour tout défricher et préparer le chantier ! », lance Christophe Clément, délégué jurassien de l’association qui supervise le chantier d’aujourd’hui.
« Le but, c’est de rendre la nature propre et d’enlever tous les grillages. Le propriétaire voulait au départ créer un parc pour des animaux. Mais le projet n’a jamais abouti et le grillage est resté à l’abandon depuis 1993. Ce qui est gênant, c’est que les animaux peuvent se prendre dedans. L’autre priorité, c’est esthétique : voir ces grillages à l’abandon depuis trente ans, ce n’était pas très beau. » , explique Christophe Clément, délégué jurassien de Mountain Wilderness
Ce chantier est le quatrième de la section jurassienne dans le massif du Jura depuis sa création il y a presque quatre ans. « Le plus dur sur ce genre de chantier, c’est d’avoir l’autorisation du propriétaire du terrain. Il y a des projets qui trainent depuis trois, quatre ans, et qui ne pourront aboutir que quand les propriétaires accepteront », témoigne Christophe Clément.
Une opération nationale contre ces installations obsolètes
Ce chantier s’inscrit dans un plan plus large de l’association pour débarrasser la montagne de ces installations obsolètes. Ainsi, Mountain Wilderness s’occupe (entre autres) des installations militaires datant de la Seconde guerre mondiale dans les Alpes, des débris d’avions crashés dans les espaces protégés, et des anciennes remontées mécaniques dans les stations de ski en reconversion.
« La problématique de ces installations, c’est qu’il n’y a pas de réglementation. Personne ne s’occupe de l’enlèvement des aménagements abandonnés, et il n’y a aucune obligation légale, à l’exception des carrières » , alerte Carmen Grasmick, salariée de l’association, responsable de cette campagne.
260 décharges sauvages dans le Haut-Jura
En 2016, Mountain Wilderness a encouragé un amendement législatif obligeant le démontage des remontées mécaniques au bout de cinq ans d’inutilisation. « Il n’y a pas besoin de beaucoup d’argent, mais surtout de bonne volonté. Il faudrait une réglementation qui oblige l’enlèvement, comme il est interdit de jeter un déchet par terre » , encourage Carmen Grasmick.
L’année dernière, lors d’un chantier mené avec le Parc naturel régional du Haut-Jura, Mountain Wilderness a nettoyé une décharge sauvage près de Molinges. Seize tonnes de ferrailles et de plastiques avaient alors été retirées de la nature. Une «goutte d’eau» alors que le PNR du Haut-Jura a recensé pas moins de 260 décharges sauvages « historiques » rien que dans la vallée de la Bienne.