Le bras de fer entre maire et militants a bien eu lieu pendant « la fête aux Quarrés »
Seul au milieu des militants, il répond sans langue de bois et avec énergie.Un bras de fer de plus d’une heure, parfois musclé, surtout sportif, mais intelligent, qui a permis d’échanger de part et d’autre arguments et contre-arguments. C’est la première fois que les deux points de vue se rencontraient.
Des points de vue restés opposés
Deux points de vue qui sont restés néanmoins totalement opposés sur la question de la Zone des Quarrés, projet devant permettre l’installation d’entreprises, la création « de centaines d’emplois » et la sauvegarde d’au moins 160 emplois à Moirans- en- Montagne, défend Grégoire Long, maire de Moirans-en-Montagne : « S’il n’y a pas d’industrie, tout le monde part ! Les services partent, les écoles s’arrêtent, le périscolaire et le musée ferment, les sports s’arrêtent ! Ici, c’est fiché dans le plan local d’urbanisme que c’est réservé à de l’industrie. Je n’ai pas choisi de faire cette zone industrielle pour m’amuser, mais parce qu’il y a un besoin. »
Un projet balayé par les militants qui dénoncent un « chantage à l’emploi » et une vision du monde du 20e siècle : « Vous allez donner à manger du béton à vos enfants ? » , provoque un manifestant. « Vous vous rendez compte du changement climatique ? » , l’interroge un autre. « Vous nous proposez des terrains pour des jardins, mais ils ont été abandonnés par les agriculteurs parce que ce sont les plus difficiles ! » , s’insurge un agriculteur.
Les divergences mises au clair
Si les échanges se sont aussi, souvent, écartés du seul sujet de la Zone des Quarrés, les militants et le maire se sont mis d’accord sur une chose : « Je sais bien que je ne vous ferai pas changer d’avis, mais je ne changerai pas d’avis. »
Chacun restant sur ses positions, et Grégoire Long d’affirmer catégoriquement : « Ici, il y aura une zone industrielle et je me battrai comme un lion pour que ce soit une zone in-dus-tri-elle ! »
Même si cette initiative du maire a été saluée par les manifestants, la plupart reconnaissant le courage de sa démarche et son honnêteté lors des échanges, cette rencontre n’aura pas réussi à convaincre Camille, porte-parole des Soulèvements de la Terre : « On refuse de se faire enfermer dans ce clivage entre la population locale qui n’attendrait que de l’industrie et les écolos qui voudraient saboter le développement de Moirans. On demande qu’un inventaire des friches soit effectué et qu’on nous démontre qu’il n’y a pas d’autres solutions que de saccager ces terres. »
Ce dimanche 14 avril, ils ont été environ 500 à manifester sur le site de la zone des Quarrés, dans une ambiance familiale et conviviale.