Sanijura : dans les coulisses d’une entreprise innovante
Le numéro 1 français du meuble de salle de bains développe une stratégie ambitieuse pour conforter son leadership.
Adossé depuis 1993 au groupe Kohler, le numéro 1 français du meuble de salles de bains voit grand : « Notre objectif en 2022 est atteindre 143 millions de chiffre d’affaires », confie Lorenz Giannoni, directeur général du site de Champagnole. Bénéficiant d’un savoir-faire reconnu, les meubles « made in Champagnole » irriguent de nombreux pays à travers le monde entier (outre bien sûr la France) : Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Autriche, Suisse, Angleterre, Danemark, Norvège mais aussi Chine, Russie, etc. Le complexe industriel de Champagnole, qui occupe 35 000 m² au sol et 17 000 m² de bâti, doublera sa capacité de production à l’horizon 2021 grâce à un ambitieux plan d’investissements (15 millions €, notre édition du 14 décembre).
Le délai moyen pour produire en flux tendu et livrer un meuble étant de 3,5 semaines, Lorenz Giannoni espère diminuer celui-ci à deux semaines, mais aussi augmenter les stocks de meubles finis (ce qui permettrait une livraison de 25 % des produits en cinq jours seulement).
Sanijura, c’est aussi un outil de production à la pointe de la technologie : « Pour délivrer la juste quantité de colle à appliquer entre les éléments à assembler, la profondeur des trous est calculée automatiquement par laser », a précisé le directeur.
Passé maître dans l’application de laque, l’entreprise est la seule à pouvoir faire n’importe quel coloris sur demande de ses clients, et tend vers une « customisation » de ses produits, 35 milliards de combinaisons étant déjà possibles sur l’ensemble de ses gammes.
Face à une concurrence (par exemple espagnole) capable de prix très agressifs, l’entreprise plus que centenaire mise sur l’innovation ; « audace, authenticité, qualité » étant ses valeurs premières. L’automatisation, quasi inexistante avant 2005, s’est faite une place pour les tâches répétitives (avec par exemple des pièces de meubles identifiées par puces RFID) : « Le profil-type de certains employés a évolué de mécanicien à ingénieur automaticien, grâce à 2000 h de formation par an », révèle le directeur du site qui emploie 260 personnes. L’âge moyen du personnel tend d’ailleurs à se rajeunir (43,6 ans). Tout ceci constitue bien évidemment une bonne nouvelle pour le bassin d’emploi, comme le relève Guy Saillard, maire de Champagnole : « Cela me tranquillise quant à l’emploi et contribue au maintien de la population, des commerces, etc. ».
Sanijura qui expédie 40 000 palettes par an chez ses clients possède sa propre unité de conditionnement, où les cartons sont fabriqués sur mesure. Autre « carton » : le chiffre d’affaires, les bénéfices étant pour leur part réinvestis à 90 % dans le groupe Kohler. Un groupe américain tentaculaire, n’employant pas moins de 35 000 collaborateurs sur les 5 continents, à travers 50 usines et 51 marques. Outre les marques Sanijura et Jacob Delafon (avec une usine à Dole) pour la division cuisine et salle de bains, Kohler compte trois aussi divisions de par le monde : moteurs et générateurs (Lombardini entre autres), ameublement intérieur, et hôtellerie et loisirs (avec de nombreux golfs ou palaces 5 étoiles), son credo étant « un art de vivre élégant et raffiné ».