A l'origine de la ville était le Puits-Salé
Suite de notre série historique sur les lieux qui ont fait Lons-le-Saunier, nous vous emmenons aujourd’hui dans le berceau de la ville ; le Puits Salé.
Tous les Lédoniens le savent, ou presque, le berceau de leur ville se situe en lieu et place de l’actuel Puits Salé. C’est au néolithique, soit au alentour de 7 000 avant JC que les premiers hommes semblent montrer de l’intérêt pour le lieu, sans pour autant qu’on ait la preuve réelle d’une implantation pérenne à cette époque. Si l’exploitation du sel, en petit volume pour la conservation des aliments, est une réalité pour ces hommes, rien ne prouve pour autant qu’ils s’y sont implantés en nombre dès la préhistoire, comme pourrait le laisser penser le fantasme local.
Ledo salinarius
Ce qui est certain, c’est que la vie se concentre ici, et pas ailleurs, grâce à la proximité de la source saline, et ce dès l’époque gallo-romaine, avec le peuple gaulois des Séquanes, avant de devenir Ledo salinarius, « ville du sel » en latin, sous l’ère romaine. Mais ce n’est que bien des siècles plus tard, au Moyen-Âge, que le Puits Salé émerge, ou du moins son exploitation économique. Si le lieu est source d’une économie florissante pour la ville, son exploitation n’est pas constante, et sujette à de nombreux aléas du temps.
Alors qu’au XIIe siècle, l’exploitation du sel fait la richesse de la ville, cette économie tombe en désuétude à la moitié du XIIIe siècle, au profit de Salins-lesBains. Ironie de l’histoire, c’est au XIVe siècle que l’épithète « le Saunier » est ajouté au nom de la ville, alors que l’exploitation du sel y était à l’arrêt, et ce depuis 1317 et l’incendie accidentel des Salines de Richebourg. L’exploitation du sel en tant que tel repartira en de rares occasions jusqu’au XVIIIe siècle, avant d’être totalement abandonnée en 1831 au profit des Salines de Montmorot.
La source d’eau salée, elle, perdure, et donnera une nouvelle vie au site une vingtaine d’années plus tard, avec l’implantation d’un établissement de Bains publics ; soit la naissance du thermalisme dans la ville, avant de se transformer en piscine municipale au début du XXe siècle. Définitivement fermée et comblée en 1985, la piscine laissera place au square que l’on connaît aujourd’hui, avec, comme seul relique de son passé, une fontaine d’eau salée et un mur gravé : « Exploité par les hommes de l’âge de la pierre polie, par les Celtes, Gaulois et les Gallo-romains, ayant connu son apogée au XIIe siècle, incendié et abandonné au XIVe siècle, le Puits Salé est à l’origine de la ville de Lons-le-Saunier. »