« Etre conscient des contraintes industrielles »
On te savait designer, voilà que tu signes aussi en tant qu’architecte ?
Tout à fait, j’ai entièrement dessiné le CatSpace de Bali, lancé ici à Düsseldorf, mais aussi, par exemple, l’Aventura 10 Power. Je suis architecte naval de formation, j’ai suivi la filière navale de l’Ecole d’architecture de Nantes. J’ai toujours été fasciné par la mer et les bateaux. Depuis l’époque où, enfant, mes parents me laissaient embarquer avec les pêcheurs pendant les vacances que nous passions au bord de la mer, sur la côte tunisienne. Ensuite, j’ai fait beaucoup de voile légère en Tunisie.
Tu as grandi là-bas ?
En partie, j’ai la double nationalité. Mais avant de devenir architecte et designer, j’ai travaillé en chantier et c’est très important. C’est un conseil que je donne à tous les jeunes qui veulent dessiner des bateaux : faites vos armes en chantier, ou au moins dans un bureau d’études. C’est indispensable, quand on dessine, d’être réellement conscient des contraintes techniques et industrielles que doit gérer le chantier. Inutile de se faire plaisir avec un beau dessin s’il n’est pas réalisable au poids ou au coût voulu…
Après tes études, tu t’es tout de suite mis à ton compte ?
Non, j’ai d’abord travaillé dans le cabinet de Franck Darnet. Avec lui et en regardant d’autres bateaux, j’ai appris pas mal d’astuces pour affiner la silhouette d’un bateau, fluidifier ses lignes horizontales… Aujourd’hui, je fais tout moi- même, enfin presque tout. Il m’arrive de sous- traiter, par exemple, la modélisation des meubles ou de certaines pièces.