VOYAGES AERIENS : LE CO2, ÇA SE COMPENSE ?
Si on partage l’idée que nous émettons collectivement plus de carbone que l’environnement ne peut en supporter, voler à l’autre bout du monde pour le simple plaisir de prendre le soleil n’est, a priori, pas l’idée du siècle. Sauf à se racheter un bilan carbone, via une compensation versée à une ONG qui se charge de planter des arbres pour vous ? Voir… Le dossier n’est pas si simple. D’abord parce que tous ces programmes de compensation ne se valent pas, et que certains ont des effets pervers dans les pays concernés. Ensuite parce que compensation ou pas, le carbone de votre avion est bel et bien émis aujourd’hui, tandis que les arbres plantés ne stockeront ce carbone que dans les décennies à venir. Vous polluez à crédit, en quelque sorte, sans remettre en question les origines de ladite pollution. Enfin parce qu’avant de monnayer votre « droit à polluer », il convient de suivre quelques recommandations de bon sens… Quitte à voyager loin, mieux vaut voyager plus longtemps et moins souvent. Plutôt que d’aller une semaine par an en Guadeloupe, par exemple, mieux vaudrait y aller trois semaines tous les trois ans. Cela étant dit, et une fois bien comprises les limites du système, compenser un voyage en avion ne peut pas faire de mal à la planète. Rapporté au budget d’un voyage aux Antilles, ce n’est d’ailleurs pas énorme. Les 2,92 t de carbone virtuellement émis par le passager d’un avion à destination de la Guadeloupe appellent 64,26 € de compensation si l’on en croit le calculateur de la fondation GoodPlanet. Mais le prix du carbone utilisé pour ce calcul (22 €/tonne) serait largement insuffisant, à en croire d’autres sources, il faudrait le doubler pour parvenir à une complète compensation… Bref, le sujet est complexe.
Nous avons néanmoins sélectionné quelques programmes de compensation carbone d’autant plus intéressants qu’ils vont en se diversifiant.
Il ne s’agit plus seulement de planter des arbres – ce qui présente parfois l’inconvénient d’occuper des terres agricoles – mais de restaurer les récifs coralliens, d’équiper des populations fragiles pour qu’elles émettent moins de carbone, ou encore de récupérer du méthane dans les eaux usées (projet en cours de développement en Inde).