VINCENT CASSEL, LA MATURITÉ FOUGUEUSE
À la ville, à Rio ou Paris, dans les quartiers bohèmes d’Arpoador ou de Ménilmontant, il porte bien la cinquantaine fringante et gouailleuse que rehausse sa romance très médiatisée avec la jeune grâce haute couture Tina Kunakey. À l’écran, c’est une autre histoire. Vincent Cassel entre dans le nouvel âge de sa carrière. Moins speed, moins vibrionnant, porté tout simplement par le flux de la vie qui avance, lesté par son poids de blessures et de doutes. Dans Fleuve noir, pour le retour d’Érick Zonca, le cinéaste de La Vie rêvée des anges, il jouera François Visconti, policier revenu de tout, dépressif, alcoolique, qui s’enfonce dans les ténèbres d’un fait divers particulièrement corsé. Avant ça, fin septembre, il arborera une barbe grise en bataille pour entrer dans la peau d’un «homme en exil», voyageur tourmenté, buveur syphilitique, le peintre Paul Gauguin, échoué à Tahiti où il s’affranchit des usages de son monde, s’aventure dans le cadre sauvage des îles de Polynésie et tombe amoureux d’une jeune fille de 13 ans qui deviendra sa muse et sa compagne. «Je suis un peu spécialisé dans le rôle des mecs tordus avec des problèmes existentiels», disait l’acteur en débarquant à Tahiti. Pendant le tournage, Vincent Cassel a pu laisser libre cours à sa nature de jeune homme en surfant sur les vagues tahitiennes. L’énergie n’est pas en berne et l’activité toujours aussi débordante. Sur tous les fronts, sous tous les cieux du cinéma mondial. On le retrouvera bientôt, au côté de Kristen Stewart, dans un blockbuster hollywoodien, Underwater. Et il a tourné deux films au Brésil. Gauguin, d’Édouard Deluc (en salle le 27 septembre).