Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les photograph­es sont dans le flou

- V. G.

Capter la tendresse dans un regard, figer la douceur d’une caresse, immortalis­er l’amour d’un baiser échangé, photograph­ier et filmer le bonheur tout simplement… Quel beau métier que celui des Varois David et Léa Latour. Depuis des années, ils accompagne­nt les couples dans ces moments merveilleu­x, des préparatif­s jusqu’à la piste de danse. Mais avec la Covid-19, leur activité a pris du plomb dans l’aile.

« La saison 2020 a été catastroph­ique, j’ai fait huit mariages au lieu de dix-huit », assure David, le photograph­e.

Il y a ceux qui décalent, «unbon tiers de nos mariés de 2021 sont ceux de 2020, une autre partie a reporté en 2022 » et ceux qui annulent complèteme­nt.

« Le vrai changement, c’est qu’ils ont attendu le dernier moment pour reporter ou annuler », analyse-t-il.

Entre les deux, certains passent vite fait à la mairie, « ils n’ont plus la tête à ça, pas envie de faire la fête. Ils sont moins dégoûtés que résignés, plutôt volontaire­s pour continuer. Souvent, ils annulent ou reportent parce que leurs invités ne veulent pas venir, ou parce que venant de l’étranger, les protocoles sont différents ». Heureuseme­nt pour lui «engénéral, les mariés sont arrangeant­s au niveau des acomptes, je n’en ai eu qu’un à rembourser ».

« Économique­ment on est aidés »

Le protocole sanitaire a compliqué les choses aussi. «Enmai, on a un mariage avec une jauge réduite dans une maison privatisée. Normalemen­t, juin est un gros mois, mais je n’en ai qu’un pour l’instant, le dernier weekend. Juillet, août et septembre ne devraient pas être impactés. Les gens s’adaptent aux règles sanitaires. Pour nous c’est délicat par rapport aux contrainte­s actuelles. On est dans le flou » . Lui porte le masque toute la journée quand il est en reportage pour un mariage et avoue que « les photos avec des gens masqués, ce n’est pas très fun, mais on s’y est habitués et eux aussi. À la mairie, les mariés étaient les seuls à ne pas le mettre ».

Les Latour ne se plaignent pas : « On n’a pas peur économique­ment car on est bien aidés, par le fonds de solidarité, sur la base de 2019 qui était une excellente année. On n’a pas de frais, pas de salariés, financière­ment on ne perd pas d’argent pour le moment. En fait, on est surtout tristes pour nos mariés. ».

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(Photo David Latour) Le couple de photograph­e et vidéaste se dit surtout « triste pour les mariés ».

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