Les hôteliers en plein marasme
Le registre des réservations est ouvert sur la journée du 14 février. Triste Saint-Valentin : « Une réservation, une seule... Habituellement, on est complet. Et on ne sait pas encore si elle sera confirmée. » Si l’arrêté de Christian Estrosi avait été salué par nombre d’hôteliers – en guerre depuis toujours contre la concurrence jugée déloyale de Airbnb notamment –, peu se faisaient d’illusion sur le retour d’un « booking » normal pendant les vacances de février.
À Nice, tout auréolé de leurs 3 étoiles récemment décrochées, Fabio et Fabrice comptent les feuilles blanches. Zéro réservation à partir du 15 février, et avant « une portion si congrue » : « Heureusement que nous avons quelques séjours professionnels, sinon c’est le désert. »
Clients surprenants
Un désert à peine comblé parfois, ici comme ailleurs, par une clientèle inconnue : « Les clients de la génération Covid sont surprenants, raconte un professionnel. Des jeunes couples qui n’ont pas encore de chez eux et qui se cherchent un nid pour une nuit. Des voyageurs en attente à Nice d’un test PCR qui sont impatients. » Et surtout globalement, des clients qui parfois s’exaspèrent entre eux : « Le couvre-feu à 18 heures ça transforme une chambre d’hôtel en ton chez-toi. Tu y fais plus de bruit en écoutant de la musique, en regardant la TV et tuant le temps qui est long quand on est enfermé dans un hôtel. » Au-delà des mots de ces tranches de nuit à l’hôtel sous cloche, il y a les chiffres.
% des hôtels fermés
Et ils font mal. Sur les quelque 500 hôtels de la Côte d’Azur, plus de 80 % n’ont jamais pu relever le rideau depuis le dernier confinement. Et pour cause : « On n’a jamais atteint un niveau aussi abyssal, constate Denis Cippolini, le président du syndicat des hôteliers et restaurateurs Nice Côte d’Azur. Si je vous disais qu’actuellement, nous en sommes à juste un peu plus de 5 % de réservations pour les vacances de février, vous ne me croiriez pas ! » Et pourtant, c’est le cas. Le fond est sans doute touché pour des professionnels du tourisme qui se battent encore pour ne pas couler. Mais jusqu’à quand ?