Mort étouffé avec une saucisse : expertise et nouvelle audience
Une expertise a été demandée hier et une nouvelle audience décidée pour octobre par le tribunal correctionnel de Dax (Landes) dans l’affaire de la société Herta, accusée d’être responsable de la mort d’un enfant qui s’était étouffé avec une saucisse Knacki.
Le tribunal, qui devait rendre son jugement hier après une audience le 25 janvier, a demandé une expertise sur les effets de la composition des saucisses et leur caractère éventuellement spongieux susceptible de gonfler et donc potentiellement de bloquer la trachée et provoquer un étouffement des enfants.
Retour à la barre le octobre
L’expert en agroalimentaire devra rendre son rapport dans un délai de quatre mois, avant une nouvelle audience le 11 octobre. Le rapport devra notamment dire si les saucisses ont un caractère dangereux et si de nouvelles mises en garde sont nécessaires.
Me Julien Vernet, avocat du groupe Herta, s’est dit « surpris » par la décision mais assure aborder la suite avec « sérénité ».
Défenseur de la famille, Me Philippe Courtois a affirmé que la famille se sentait « soulagée que leur cri ait été entendu par le tribunal », alors que le parquet avait requis la relaxe. Herta était poursuivie pour « homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence » posée par le Code de la Consommation après la mort en 2014 du petit Lilian.
Le petit Lilian Lerbey, âgé de 2 ans et 11 mois, était mort le 11 août 2014 dans un camping de Messanges, sur la côte landaise, où sa famille bordelaise séjournait en mobile-home. Après quelques bouchées d’un repas composé de haricots verts et saucisses Knacki coupées en rondelles par la maman, Lilian s’était étouffé et n’avait pu être ranimé par les secours.
Un précédent
Depuis 2015, à la demande de la famille Lerbey, une nouvelle mention avec logo d’alerte figure au dos des emballages : « Pour les enfants de moins de 4 ans, couper la saucisse dans le sens de la longueur puis en tout petits morceaux afin de prévenir les risques d’étouffement ». En 2018, la Cour d’appel de Paris avait reconnu Herta responsable du handicap d’une fillette de 3 ans qui avait frôlé la mort, six ans plus tôt, avec une « Knacki ball » et indemnisé les parents, estimant que l’emballage ne prévenait pas suffisamment du danger potentiel.